Le petit bilan des animes du printemps

Kaiju 8, Demon Slayer, Girls Band Cry... Il y avait de quoi faire.

Encore une fois, le printemps fut bien chargé en nouveaux animes. Puisque ça commence à faire beaucoup, on vous propose ici un rapide bilan pêle-mêle de gros et moins gros titres qu’il y avait à voir cette saison. De quoi noter quelques trucs à rattraper durant l’été, surtout du côté des productions originales qui se sont montrées particulièrement riches et qualitatives !

Vous retrouvrez quelques titres avec leurs critiques notées propres sur IGN France, et ce bilan n'est pas exhaustif non plus - il y a certains titres dont on peut totalement se passer -, mais n'hésitez pas à commenter pour nous signaler votre anime favori manquant et pourquoi vous l'avez aimé !

Retrouvez les critiques complètes de :
>> Gloutons & Dragons, le Seigneur des Fourneaux
>> Wind Breaker, simple démo technique ou véritable fable de la bagarre ?

Demon Slayer saison 5 : L’entraînement des Piliers (Crunchyroll)

Comme pour l’arc des forgerons, c’est surtout le final de la saison qui lui donne tout son intérêt. Mais là le précédent avait proposé en amont de jolis affrontements et de bons développements, cette cinquième saison est bien maigre malgré un rallongement, souvent excessif, de son intrigue. Il est toujours plaisant de retrouver Tanjiro et sa bande, tout comme il est bon d'offrir davantage d’épaisseur aux derniers Piliers encore méconnus. Fallait-il étaler tout ceci sur huit épisodes pour autant ? Pas sûr, et on s’est certainement ennuyé à plusieurs moments. Heureusement, donc, le final rattrape un peu le reste et lance idéalement l’affrontement final, prévu pour être étalé sur trois films.

©Koyoharu Gotoge / SHUEISHA, Aniplex, ufotable

Bartender – Glass of God (Crunchyroll)

Difficile de déceler l’objectif derrière cette nouvelle adaptation du manga d’Araki Joh et de Kenji Nagatomo. Elle semble vouloir être à la fois une fable humaine au travers des clients venant au bar du protagoniste, tout en étant une tranche de vie thématique sur l’alcool ainsi qu’à développer un casting de personnages secondaires en guise de fil rouge. Elle ne parvient guère à être bonne dans aucune de ces propositions, en étant soit trop superficielle, soit trop irrégulière. La modestie de sa production n’arrange rien, malgré la chaleureuse élégance qu’elle parvient à instaurer au sein de l'Eden Hall. On aurait aimé davantage de travail sur les séquences de préparation de cocktail, ainsi qu’une direction plus claire sur l’intention narrative du titre.

© Araki Joh, Kenji Nagatomo/Shueisha, Bar hoppers

Train to the End of the World (Crunchyroll)

Facilement l'anime original de la saison le plus singulier, Train to the End of the World aurait mérité davantage d’épisodes juste pour en profiter plus longtemps. Son concept de voyage au sein d’un monde plongé dans le chaos au fil d’une ligne de train marche à merveille. On attend de voir quelle bizarrerie la série va sortir à la prochaine station pour être surpris. Et il y a de quoi, avec son savant mélange de glauque, voire d’horrifique, contrasté par le style coloré et mignon du titre. L’étrangeté du titre, et la singularité de son écriture, le rend de fait pas accessible pour tous. Mais pour ceux en quête d’originalité et de fraicheur au sein des productions actuelles, voilà un voyage incontournable.

©apogeego/Train to the End of the World project

Jellyfish Can’t Swim in the Night (ADN)

Ce projet célébrant les cinquante ans d’existence du studio Doga Kobo a mis les moyens de ses ambitions. La série fait la part belle au staff du studio pour proposer de nombreuses séquences techniquement impressionnantes. Que ce soit pour des jeux de caméra ambitieux, des séquences de danse pleines de vie ou du chara acting poignant, chaque talent a pu s’exprimer dans cette fresque technique commune. Un bel écho à l’histoire du titre, avec ses quatre adolescentes menant un projet musical commun. À relever également un usage à la justesse encore rare des médias sociaux, avec les bonnes nuances pour offrir des développements pertinents et une crédibilité dans leur usage fait par ses personnages.

©JELEE/“Jellyfish Can’t Swim in the Night” Production Committee

Girls Band Cry (ADN)

Venu d’un peu nulle part, Girls Band Cry a pourtant illuminé ce printemps par son charisme flamboyant. Dans la récente lignée des séries de « girls band » (comme Bocchi the Rock ou BanG Dream! It's MyGO), l’histoire ne part sur rien de bien original si ce n’est le côté hétérogène de son groupe, composé de personnages aux parcours et profils bien différents. Marqué par une animation CGI pas parfaite mais terriblement expressive, c’est surtout sa mise en scène débordante de personnalité que l’on retient. À ce jeu, le réalisateur Kazuo Sakai n’a rien perdu de son talent déjà remarquable sur Love Live Sunshine pour ce qui est de proposer des compositions de plan inventives et autres idées visuelles percutantes. Un plaisir qui passe aussi par un sacré groupe de personnages, mené par la chaotique et très souvent énervée Nina. Un plaisir dont la France semble avoir encore l’exclusivité en occident, donc profitez de cette chance !

©Toei Animation. All Rights Reserved

Kaiju No.8 (Crunchyroll)

Une sacrée mise en bouche qui, à défaut de chambouler les habitudes des shonen d’action du genre, sait faire plaisir à ses spectateurs. Déjà par son sympathique protagoniste, le « vieux » Kafka Hibino, et son attachante bonne volonté. Son tandem avec Reno marche aussi extrêmement bien avec une dynamique amusante comme attachante. Dommage que cela passe en second plan sur la suite. L’action est aussi au rendez-vous, évidemment, et propose des affrontements contre d’affreux kaijus excitants et prenants. C’est vif, percutant et on sent aisément l’imposante menace que représentent ces créateurs dans l’anime. L’annonce d’une suite est en cela une excellente nouvelle pour s’assurer d’en voir davantage.

©JAKDF 3rd Division ©Naoya Matsumoto/SHUEISHA

Spice and Wolf (Crunchyroll)

Le manga n'a pas pris une ride et la nouvelle adaptation anime est un succès, fortement porté par l'espièglerie d'Holo la louve plein de sagesse et son doublage japonais de grande qualité. Les intrigues commerciales mêlées aux risques pris par les protagonistes dans un environnement religieux inquisitoire savent tenir le suspense sur toute la saison avec différents arcs. Si vous l'avez raté, profitez-en tranquillement en attendant la saison 2.

Tonari no Yokai-San (Crunchyroll)

Une ode au vivre ensemble qui jongle aussi avec le scientifique pour rendre le surnaturel... naturel. Les particularités des créatures et divinités vivant en harmonie avec l'humanité permettent d'aborder plein de questions sur la vie, les relations et les sentiments. La saison 1 sait être poignante et même difficile. A priori, le manga qui débarque en France est aussi plus détaillés, si vous voulez vous replonger dans cette histoire et avoir la suite assez rapidement.

Encore plus en vrac

The 7th Prince (etc) : un titre fantasy (pas exactement isekai) qui aurait pu être simplement drôle et entrainant s'il n'était pas aussi malaisant dans son charadesign. Vraiment très très génant. A regarder uniquement pour la direction artistique des effets de sorts où la réalisation se lâche vraiment.

Astro note : un anime original jouant sur la nostalgie des plus grands titres des années 80 (et notamment Maison Ikkoku/Juliette je t'aime x Grendizer/Goldorak), mais qui peine à convaincre. Mignon, assez bizarre, mais sans grand intérêt au final.

Re:Monster : une adaptation accélérée d'un manga déjà succint et pas très intéressant. Juste un monstre qui devient plus puissant, et plus puissant et toujours plus puissant. Le côté Harem serait presque mignon si on ne rappelait pas que le protagoniste a initialement violé toutes ses femmes pour les pacifier.

A Salad Bowl of Eccentrics : un peu de fan service inutile, mais un pitch de base déjanté qui donne lieu à un anime plutôt marrant. Commandé par la région de Gifu et vantant ses mérites, cette création s'amuse aussi à mettre en avant certains des aspects les plus sombres de la société (pauvreté, arnaques, prostitution, sectes...) comme si c'était naturel. Etonnant et un brin cynique.

Reincarnated Aristocrat Appraisal Skill (titre court) : un isekai valable. Déjà il n'est pas cringe, et le héros n'est pas surpuissant : il doit avant tout faire usage d'un pouvoir tout de même limité pour progresser dans sa nouvelle vie. Un point de vue intéressant sur la politique et la stratégie dans une histoire fantastique qui ne demande qu'à se complexifier.

Mushoku-Tensei : une saison qui renoue avec l'écriture tragique de qualité qui malmène le quotidien de Rudeus, et ça fait du bien, même si le personnage est toujours aussi cringe. Oh ça alors un harem, on ne l'avait pas vu venir...

Sound! Euphonium : une ultime saison sublime et intense. L’arrivée d’un nouveau réalisateur apporte une direction artistique rafraichie avec une technique toujours plus ambitieuse de la part de Kyoto Animation. Sa dramaturgie maitrisée a offert des moments douloureux, mais a surtout conduit vers une conclusion terriblement satisfaisante pour ses personnages.


Léonard Fougère est rédacteur freelance chez IGN France. Toujours prêt à forcer sur Love Live, il adore aussi les tranches de vie et autres weeberies du genre qu’il partage allègrement sur Twitter, Bluesky et Instagram.

Erwan Lafleuriel est rédacteur en chef IGN France.

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