Interview avec Cygames Europe Le studio japonais qui en veut

La percée ne fait que commencer.

Vous avez peut-être ou peut-être pas entendu parler de Cygames cette année. Fondé en 2011, Cygames est un véritable titan du jeu mobile au Japon, principalement connu pour la saga Granblue Fantasy (2014), dont le succès là-bas est sans pareil et qui s’exporte en Europe via Granblue Fantasy Versus Rising (2023), le très bon jeu de combat, ainsi que le plus récent Granblue Fantasy Relink (2024). Une percée en occident récente dont nous avons pu discuter lors d'une rencontre Hiroaki Ochiai, managing director chez Cygames Europe, ainsi que Antoine Jamet, en charge du marketing, lors de la Japan Expo.

Le studio a également quelques autres franchises sous le coude : Rage of Bahamut (mobile), The Idolmaster : Cinderella Girls (mobile), Shadowverse (Switch)… Des noms très connus au Japon dont les serveurs n’ont pas survécu aux affres du temps ou bien qui n’ont pas tous passé la frontière vers l’occident.

Ou en tout cas pas encore, car Cygames a entamé sa démarche d’extension via l’ouverture d’antennes tout autour du globe : Europe (Londres), États-Unis, Taiwan… Le rouleau compresseur marketing est lancé. « L’objectif est de créer le meilleur contenu », c’est le mot d’ordre de Cygames.

Ochiai et Jamet sont très clairs. Ces nouveaux bureaux ne sont pas des nouveaux studios. La force de production de Cygames reste au Japon. L’objectif de Cygames Europe, US ou Taiwan, est un défi différent, mais tout aussi important : l’établissement d’un lien avec leurs communautés locales et la mise en avant des dernières productions. Principalement celles pour nos consoles de salon, dont le marché est plus important en Occident, là où les mobiles dominent chez eux, au Japon.

Notre continent aux nombreux pays et cultures diverses est bien plus contentieux à approcher qu’un endroit comme les États-Unis. D’où la présence du studio à un événement français comme la Japan Expo, et bien d’autres dans différents pays (Angleterre, Italie, etc). Un défi de taille, mais ô combien intéressant, et important.

« L’Europe est un vrai challenge, c’est très fragmenté, il faut beaucoup d’efforts pour se connecter avec tous les pays. » nous explique Hiro Ochiai.

L’une des forces de Cygames est également la compréhension que le studio a de l’importance du transmedia, ou sortir les licences du cadre du jeu vidéo via des séries (The Last of Us, Fallout), des films (Mario, Uncharted, Sonic), des livres / BD (Returnal, Overwatch), ou, dans le cas de Cygames, des anime. Le studio possède toute une filiale entièrement dédiée à l’animation, permettant d’adapter facilement leurs licences.

Un anime Granblue existe déjà et nombres de leurs autres licences sont adaptées ou seront adaptées dans le futur. Une approche que l’on voit peut-être moins au Japon exception faite de certaines franchises, mais la façon dont Cygames la comprend, appuie l’importance de cette stratégie. Lorsqu'on demande à Mr Ochiai si le studio se considère comme pionnier au Japon dans cet art, il nous répond : « Sans être pionniers, nous comprenons l’importance du transmedia. Notre objectif est de créer le meilleur contenu. Tous les jeux n’ont pas besoin d’un anime, et tous les anime n’ont pas besoin d’un jeu. »

Effectivement, les productions de Cygames en animation ne sont pas toutes liées à l’un de leurs jeux et vice-versa. On peut prendre comme exemple le très bon Brave Bang Bravern. Ces productions servent simplement comme une autre porte d’entrée possible pour les joueurs ou spectateurs vers les différents univers du studio.

"Tous les jeux n’ont pas besoin d’un anime, et tous les animes n’ont pas besoin d’un jeu.

Maintenant, en occident, nous sommes principalement familier avec la saga Granblue, qui a fait une énorme percée avec le très bon GB Versus Rising ainsi que Granblue Fantasy Relink, reçu avec enthousiasme par les critiques et joueurs. Alors quelle suite pour Cygames en Europe ? Est-ce que le studio compte continuer de pousser Granblue ? Ou bien d’autres franchises se préparent à faire le voyage ?

« Nous ne nous limitons pas à Granblue pour l’occident, il est évident que d’autres licences sont en train d’être examinées. Square ne se limite pas à Final Fantasy non ? » nous répond Mr Ochiai.

La comparaison avec Square et Final Fantasy n’est évidemment pas anodine et montre encore l’ambition que le studio a d’atteindre les mêmes hauteurs que les plus grands noms japonais.

" Square ne se limite pas à Final Fantasy non ?

Avec le rythme posé depuis un peu plus d’un an, sans oublier la variété des possibilités offertes, on ne peut être que curieux de voir ce que Cygames nous proposera dans les mois et années qui viennent, en jeu sur consoles, mobile ou même en anime alors comme ils aiment dire dans le milieu « wait and see » et si en attendant, vous voulez plus de Cygames, vous pouvez lire notre interview avec le directeur créatif du studio Tetsuya Fukuhara, avec qui nous nous sommes entretenus au début de l'année.


Paul Blanchard est rédacteur IGN France.
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