Après des années à dessiner du prêt-à-porter chez Sonia Rykiel, Lanvin ou Chloé, Gabrielle Greiss a décidé de reprendre des cours aux Beaux-Arts. « Ma première sculpture a été celle de mon chat dans le jardin », raconte l’Allemande installée à Paris.
Très vite, modeler des animaux en cire la passionne. « On les voit dans les œuvres d’art depuis la nuit des temps et il n’y a pas mieux pour symboliser nos propres comportements. » Une personnification évidemment poétisée en maître par Jean de La Fontaine. Gabrielle Greiss a donc sélectionné, parmi les deux cent quarante-neuf fameuses Fables du moraliste, dix-huit textes qu’elle a adaptés en « illustrations à porter », comme elle dit, c’est-à-dire en bijoux figuratifs.
Pour Le Corbeau et le Renard (1668), elle a commencé par quelques croquis puis a sculpté à la main. « J’ai mis du temps à trouver la forme du renard, obtenue en cire molle, tandis que le corbeau a été réalisé en cire dure. La première, plus lourde, se modèle à la manière de l’argile. La seconde, légère, s’obtient en retirant peu à peu de la matière », détaille-t-elle.
Jaspe jaune en guise de fromage
Elle a observé diverses illustrations des XVIIIe et XIXe siècles qui montraient souvent le corbeau et le renard habillés. « Or, je voulais que, sur mon bijou, tout se joue uniquement dans l’attitude, comme chez Grandville, le lithographe que je préférais. »
Les prototypes en cire ont ensuite été coulés en bronze plaqué or. Assemblée à l’aide de chaînes suggérant des branches, la composition comprend, en plus des deux protagonistes, un morceau de jaspe jaune en guise de fromage.
Flirtant entre joaillerie et art, ce drôle de collier littéraire, limité à cinq exemplaires, est vendu seul ou bien posé sur un arbre en céramique verte puis enfermé dans un cadre de bois, prêt à être accroché comme un objet de collection.
Le Corbeau et le Renard, de Gabrielle Greiss, en bronze plaqué or, 15 000 € (le bijou seul). @gabrielle.greiss
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