Charles de Gaulle, président
Envie de mieux connaître Charles de Gaulle ? Prenez dix minutes pour connaître l’essentiel à son sujet, avec la leçon de Mémorable, l’application de culture générale créée par les journalistes du Monde.
Qui est Charles de Gaulle ?
Fils d’enseignant né à Lille en 1890, Charles de Gaulle, fraîchement diplômé de Saint-Cyr, commence sa carrière militaire en 1913 aux côtés du colonel Pétain, alors à la tête du 33e régiment d’infanterie d’Arras. Capturé à Verdun en 1916, le jeune Charles de Gaulle ne sera libéré qu’à la fin du conflit. En 1922, il intègre l’Ecole supérieure de guerre, mais ses idées non conformistes sur la défense nationale l’empêchent d’obtenir la chaire d’enseignement qu’il brigue.
Après avoir intégré, en 1925, l’état-major particulier de son protecteur en qualité d’officier de plume, de Gaulle prend ses distances vis-à-vis du maréchal Pétain et se rapproche, en 1934, de Paul Reynaud, l’un des rares hommes politiques de l’entre-deux-guerres à soutenir son plaidoyer en faveur de la professionnalisation de l’armée, auquel il consacre un livre.
Au début de la deuxième guerre mondiale, de Gaulle est affecté à la tête d’une unité de chars. En juin 1940, il est promu général et nommé sous-secrétaire d’Etat à la guerre et à la défense nationale par Reynaud, président du Conseil. Quand celui-ci démissionne au profit de Pétain, partisan de l’armistice, de Gaulle rejoint Londres. Le 18 juin, il lance un appel sur la BBC pour la poursuite du combat aux côtés du Royaume-Uni. Le premier ministre britannique, Winston Churchill, le reconnaît comme chef des Français libres et lui accorde un soutien matériel et financier. Bien qu’encore inconnu, il entretient la flamme de la Résistance française.
Après Londres, de Gaulle s’installe à Alger où est créé le 3 juin 1943 le Comité français de libération nationale, fusion des deux autorités françaises engagées du côté des Alliés – le Comité français national de Londres de De Gaulle et le Commandement en chef français civil et militaire d’Alger d’Henri Giraud. D’abord coprésident, de Gaulle en prend seul la tête à la fin de 1943, soutenu par la Résistance unifiée par Jean Moulin, l’empire colonial, et bientôt par le peuple français qui l’accueille le 14 juin 1944.
Si Franklin D. Roosevelt a rechigné à impliquer le chef de la France libre dans le débarquement allié de Normandie, de Gaulle parvient à convaincre le chef d’état-major de l’opération, Dwight Eisenhower, de laisser la 2e division blindée du général Leclerc libérer Paris. Au soir de la reddition allemande, le 25 août 1944, de Gaulle s’exclame devant l’Hôtel de ville : « Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré ! » Le lendemain, il est acclamé sur les Champs-Elysées.
Chef du gouvernement provisoire, il entend restaurer l’autorité de l’Etat. Il entreprend des nationalisations (Renault, Banque de France) et la création de la Sécurité sociale, selon le programme du Conseil national de la Résistance. Sur le plan international, enfin reconnu officiellement par les Alliés, il assoit la France du côté des vainqueurs, lui obtenant un siège à l’ONU et une zone d’occupation à Berlin.
Mémorable
Tous les jours, des quiz et des leçons pour développer votre culture générale et votre mémoire.La guerre finie, la première épopée politique du général de Gaulle s’achève également. Opposé à l’idée d’un pouvoir exécutif limité, souhaité par une majorité de parlementaires, et exaspéré par la réapparition du régime des partis qui avait fini par paralyser la IIIe République, de Gaulle démissionne le 20 janvier 1946. L’année suivante, il fonde le Rassemblement du peuple français (RPF), mais après quelques succès électoraux, le mouvement politique périclite puis s’éteint en 1953.
S’ensuit une traversée du désert de sept ans, consacrée à l’écriture de ses Mémoires, qui prend fin quand le président René Coty le rappelle pour gérer la crise algérienne, en 1958. Il obtient les pleins pouvoirs, condition sine qua non à son retour, et met en place une nouvelle Constitution qui renforce le pouvoir exécutif. Le 4 octobre 1958, la Ve République est proclamée.
Sous la présidence de De Gaulle, de nombreux pays d’Afrique noire, sous domination coloniale de la France, accèdent sans heurts à leur indépendance : Sénégal, Mali, Madagascar, Haute-Volta (aujourd’hui Burkina Faso), Côte d’Ivoire, Niger, Dahomey (devenu Bénin), République du Congo (également appelée Congo-Brazzaville), République centrafricaine, Gabon, Tchad, Mauritanie, Cameroun, Togo.
L’indépendance de l’Algérie, proclamée le 5 juillet 1962 après huit années de guerre, est beaucoup plus sanglante, entachée notamment par le putsch des généraux à Alger et les attentats de l’Organisation armée secrète (OAS), y compris contre la personne de De Gaulle au Petit-Clamart.
Son premier mandat est aussi marqué par la création du nouveau franc, le 1er janvier 1960, ainsi que par la réforme constitutionnelle de 1962 instaurant l’élection du président au suffrage universel direct.
Sur le plan international, la réconciliation franco-allemande scellée avec le chancelier Konrad Adenauer en 1963 et la volonté du Général d’afficher l’indépendance de la France à l’égard des Etats-Unis en se retirant du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en 1966 font date, tout comme son refus, en 1967, de voir le Royaume-Uni entrer dans le Marché commun européen.
Réélu en 1965, fragilisé par Mai-68, le premier président de la Ve République quitte définitivement ses fonctions en 1969 après l’échec de son référendum sur « la création des régions et la rénovation du Sénat ». Retiré dans sa maison de Colombey-les-Deux-Eglises, il se consacre à l’écriture. Il meurt le 9 novembre 1970, à presque 80 ans.
Où Charles de Gaulle est-il né ?
Charles de Gaulle est né à Lille, en 1890. Fils d’enseignant, élevé à Paris dans une famille pieuse et patriote, très jeune, il se rêve un destin militaire.
Pourquoi Charles de Gaulle est-il un héros ?
En juin 1940, alors que le maréchal Pétain est nommé à la tête du gouvernement français et s’apprête à signer l’armistice après la débâcle face à l’Allemagne nazie, de Gaulle, alors seul et totalement inconnu, refuse de capituler et gagne Londres, d’où il lance, sur la BBC, le fameux appel du 18-Juin incitant les Français libres à poursuivre le combat aux côtés des Britanniques. Le général va organiser la Résistance jusqu’à reprendre les commandes du pays et faire en sorte que la France soit comptée parmi les vainqueurs de la seconde guerre mondiale.
Quand Charles de Gaulle devient-il président de la République ?
Charles de Gaulle est élu président de la République le 21 décembre 1958. Rappelé fin mai à la tête du gouvernement par le président René Coty pour régler la crise en Algérie, le général a accepté à condition de pouvoir lancer la rédaction d’une nouvelle Constitution, qui renforce le pouvoir exécutif. C’est une fois la Ve République validée par référendum et promulguée qu’il prend la tête de l’Etat. Il sera réélu à la présidence, cette fois au suffrage universel direct, en 1965.
Pourquoi de Gaulle a-t-il quitté le pouvoir ?
Charles de Gaulle, premier président de la Ve République, quitte définitivement le pouvoir en avril 1969, après l’échec de son référendum sur « la création des régions et la rénovation du Sénat » (52,41 % de votes contre). Vingt-trois ans plus tôt, il avait déjà démissionné de la tête du gouvernement provisoire, las du jeu des partis.
De quoi est mort de Gaulle ?
Le général de Gaulle succombe à une rupture d’anévrisme peu avant ses 80 ans, le 9 novembre 1970, dix-huit mois après avoir quitté le pouvoir.