Face à la dégradation de la qualité de la ressource en eau, les salariés de l’usine de Vergèze (Gard), qui produit les bouteilles des marques Perrier et Maison Perrier, s’inquiètent pour l’avenir du site. Une réunion extraordinaire du comité social et économique (CSE) de Nestlé Waters Sud, la société exploitante, s’est tenue jeudi 13 juin, après le déclenchement, fin mai, d’une procédure d’alerte. Cette procédure permet aux représentants du personnel d’exiger de leur direction des réponses à leurs questions sur la marche de l’entreprise, dès lors qu’ils ont eu « connaissance de faits de nature à affecter de manière préoccupante [s]a situation économique ».
Les questions et les motifs d’inquiétude sont nombreux. Selon les informations de Radio France et du Monde, l’exploitation de deux des sept puits utilisés pour produire la célèbre eau gazeuse a été récemment suspendue, en raison de procédures de désinfection. Le 30 mai, un contrôle de huit inspecteurs de l’agence régionale de santé d’Occitanie et de la direction départementale de la protection des populations a été réalisé sur le site, en présence des avocats de Nestlé Waters. Cette visite a-t-elle conduit à ces mesures de désinfection ? La direction générale de la santé n’était pas en mesure, jeudi 13 juin, de répondre à nos questions. Selon Nestlé, il ne s’agit que d’une « opération de maintenance régulière, qui correspond à [ses] protocoles de gestion de la qualité ».
Ces deux suspensions se sont ajoutées à celle d’un autre captage, ordonnée le 19 avril par le préfet du Gard, en raison d’un « épisode de contamination (…) de plusieurs jours, par des germes témoins d’une contamination d’origine fécale ». Nestlé Waters avait alors dû détruire plusieurs centaines de milliers de bouteilles de Perrier.
Dans une communication à Radio France et au Monde, la société assurait avoir dû détruire 2 millions de bouteilles, mais, de source proche des autorités sanitaires, on assure que c’est en réalité près de 3 millions de bouteilles qui ont été concernées – chiffre désormais confirmé, « après inventaire », par Nestlé Waters. L’arrêté préfectoral estimait que ces bouteilles, qui n’ont pas été mises sur le marché, pouvaient « faire courir un risque pour la santé des consommateurs ».
Selon l’exploitant, cette situation n’était que ponctuelle, causée par les pluies soutenues de la mi-mars. Le captage en question est toutefois, selon nos informations, toujours à l’arrêt. Et, avec les opérations de désinfection lancées sur deux autres puits, Nestlé Waters ne dispose plus des volumes d’eau minérale naturelle nécessaires à la production des bouteilles de Perrier vert en plastique de 1 litre. Leur commercialisation est suspendue jusqu’à la fin de l’été, selon nos informations.
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