Droits TV de la Ligue 1 : les présidents de clubs ne trouvent toujours pas d’accord

Désespérant. Malgré une énième réunion ce vendredi, les présidents de Ligue 1 avancent divisés et ne parviennent pas à trancher sur la moins pire des solutions. La LFP réunira un conseil d’administration dimanche soir.

A 35 jours de la reprise, les présidents de Ligue 1 sont toujours à la quête d'un diffuseur...
A 35 jours de la reprise, les présidents de Ligue 1 sont toujours à la quête d'un diffuseur...

    On a longtemps vu les présidents de Ligue 1 parler d’une seule et même voix dans ce dossier. Pendant un an, et ce malgré les premiers froncements de sourcils sur le front des droits TV domestiques, ils disaient vouer une confiance totale au président Vincent Labrune et à ses équipes. Le temps de l’union sacrée est visiblement terminé.

    A 35 jours de la reprise du championnat, les intérêts personnels prennent le dessus. Comme en attestent le nouvel échec ce vendredi des discussions entre patrons de club, après une première réunion du collège samedi dernier. Aucun accord n’a été trouvé autour d’un mode de diffusion, selon nos informations, qui confirment celles de L’Equipe. Un conseil d’administration de la LFP est censé trancher dimanche soir. Même s’il vaut mieux parler au conditionnel dans ce feuilleton aussi rocambolesque qu’inquiétant.

    DAZN ou une chaîne interne ?

    Pour faire simple, certaines écuries, des petites notamment, privilégient l’option DAZN (375 millions d’euros par en moyenne pour huit des neufs matchs). Le groupe de streaming sportif britannique a l’avantage d’offrir des liquidités rapidement. Ce qui n’est pas de refus pour un certain nombre de clubs, dont le budget dépend à moitié voire aux deux tiers des droits audiovisuels, plongés dans l’incertitude la plus totale depuis plusieurs semaines, à l’instar du Montpellier HSC ou du FC Nantes.

    Des prêts bancaires, couplés à des coupes dans les effectifs, sont envisagés pour éviter de déposer le bilan. Un risque majeur évoqué il y a un mois au Sénat par le président de la FFF Philippe Diallo. Seulement, la Ligue estime que les garanties bancaires ne sont pas au niveau. Un argument que réfute DAZN, mettant en avant sa solvabilité dans les autres championnats où il est implanté (Espagne, Italie, Allemagne). Des efforts auraient été faits ces dernières heures pour rassurer les présidents.

    Pour d’autres clubs, le projet d’une chaîne 100% L1 produite par la Ligue est un investissement intéressant à moyen et long-terme. Les Américains de Warner Bros Discovery se sont associés à ce projet. Ils proposent de diffuser les matchs de manière non-exclusive via un abonnement à 27,90 euros, une offre donnant aussi accès à d’autres contenus (séries, films, documentaires). La principale limite de cette option, c’est l’absence de minimum garanti.

    Les petits clubs demandent un geste

    En attendant, l’option BeIN Sports qui viendrait sauver le foot français ou du moins compléter l’offre de DAZN plane telle un mirage. Mais selon nos informations, un accord surprise est encore loin d’être ficelé. Si accord il y a, ce serait pour le moment sur la dernière affiche. Amazon Prime serait également intéressé. La Ligue en espère entre 75 millions et 125 millions d’euros.



    Dans ce rapport de force, il faut aussi avoir en tête un dossier connexe : les droits internationaux, qui vont passer l’an prochain de 80 à 160 millions d’euros par an. En l’état, seuls les clubs européens (ces trois dernières saisons) en sont bénéficiaires.

    Poussée par la Ligue, la deuxième moitié de tableau milite pour une redistribution plus égalitaire. Ce qui ne fait pas encore consensus. Le président Vincent Labrune a longtemps défendu la théorie du ruissellement, encore récemment devant le Sénat.