«Si je suis saisonnière ? Aucune idée !» Annwenn n’a pas pour habitude de scruter son contrat de travail. Cela fait pourtant trois ans qu’elle signe comme barmaid dans un pub qui cartonne au Festival interceltique de Lorient (Morbihan). L’ambiance est détendue, la bière afflue et la cornemuse résonne à tous les coins de rue. Son employeur, Annwenn lui fait confiance les yeux fermés. Les militants de la CFDT sont effarés. Gildas Brandého, délégué syndical au ton enflammé, abreuve de documentations le bar tout collant pour informer les salariés : «Promettez-moi de vérifier votre contrat la prochaine fois !» La jeune femme de 22 ans plisse ses yeux menthe-à-l’eau devant ces reproches et se marre : «Je croyais que vous veniez juste pour une bière, moi !»
Comme Annwenn, nombre de saisonniers se disent perdus concernant leurs droits. «Quand ils ont une vraie galère, c’est le seul moment où ils contactent un syndicat ou l’inspection du travail… ou abandonnent face aux démarches», regrette Jean-Marc Thépaut, secrétaire général de la CFDT du Morbihan. Anticipant les appels qui ne manqueront pas d’affluer à la rentrée quand la saison estivale sera passée, des centrales comme la CGT ou la CFDT se mobilisent pour une tournée dans la France des vacances, entre côtes et montagnes, pour aller à la rencontre de ces travailleurs. C’est aussi l’occasion pour les syndicats de défendre leurs couleurs.
«Rentrer chez moi comme un malpropre»
La joyeuse troupe cédétiste compte, ce mercredi, quinze têtes réunie