Au loin, derrière les roseaux, leurs silhouettes de danseurs subliment le paysage déjà féerique de l’étang de Vaccarès, au cœur du parc naturel régional de Camargue, où lagunes et plaines semblent s’étirer à perte de vue. Ils dorment en boule, se figent sur un pied ou jacassent en chœur, loin du charmant gazouillis des autres résidents à plumes. En ce mois de mai, les flamants roses s’affichent plutôt blancs, l’intensité de leur couleur dépendant de divers facteurs, dont leur alimentation et leur âge.
Indissociable de la carte postale de la Camargue, l’échassier y est présent toute l’année, star incontestée parmi les nombreuses espèces d’oiseaux qui affectionnent cette zone humide encore préservée. Le parc naturel régional, créé en 1970, s’étend entre les deux bras du Rhône sur plus de 100 000 hectares et 75 km de façade maritime ouverte sur la Méditerranée. C’est de là, par la mer, que le bouleversement pourrait arriver. Ce paradis de biodiversité sera-t-il, un jour, submergé par les eaux ?
«On ne s’attendait pas à un tel chiffre»
C’est la question sur laquelle s’est penchée une vaste étude publiée ce vendredi 17 mai dans la revue scientifique Conservation Biology. Pour tenter d’y répondre, une équipe internationale de scientifiques a modélisé la submersion marine engendrée par le réchauffement climatique à l’horizon 2100 dans près de 1 000 zones humides côtières situées dans huit pays du bassin méditerranéen (France, Grèce, Italie, Libye, Maroc, Tunisie, Algérie et Croatie). Les scientifiques se sont appuyés