Une cellule de crise a été déployée pour répondre à l’urgence. La préfecture de la Vienne s’active pour fermer les routes alors que les eaux montent dans le département. Selon le site gouvernemental Vigicrues, un «risque de crue majeure», avec des «débordements dommageables» est attendu en début de soirée ce samedi sur le tronçon Creuse-Bec-des-deux-eaux qui parcourt la Vienne et l’Indre-et-Loire, également en vigilance rouge, ainsi que sur le bassin de la Vienne tourangelle. Cinq autres départements, la Gironde, la Haute-Vienne, la Dordogne, la Charente-Maritime et la Charente sont également concernés par une vigilance orange.

Surveillance des eaux dans la Vienne

A Montmorillon, dans la Vienne, les eaux de la Gartempe ont déjà débordé dans la nuit de vendredi à samedi, poussant la mairie à évacuer. Le niveau est monté à 4,68 mètres, frôlant le record de 1982 lorsque la crue s’était située à 4,95 mètres, retrace Bernard Planchet, le maire de la commune au micro de BFMTV. «Les terres sont gorgées d’eau et ne peuvent plus absorber», poursuit-il, inquiet pour la suite. «Il faudra que la commune soit placée en état de catastrophe naturelle pour que les habitants soient vite dédommagés», souligne-t-il, précisant encore que 50 commerçants ont été inondés dans sa commune.

Néanmoins, les eaux sont en décrue à Montmorillon, dans le sud-est du département. A contrario, la crue devrait atteindre son pic entre 22 et 23 heures, à la Roche-Posay notamment dans le Nord, assure Etienne Brun-Rovet, le secrétaire général de la préfecture, à BFMTV.

«Les équipes sont mobilisées et il y aura des patrouilles avec les services de gendarmerie pour surveiller l’évolution de la montée des eaux», affirme à Libération Martin Bruno, de la Direction des routes au département de la Vienne. L’inquiétude porte surtout sur les signalisations, que certains automobilistes déplacent pour forcer le passage, augmentant les risques d’être emporté par les flots. «Le plus important, c’est de sécuriser les routes pour que les pompiers puissent travailler», explique encore Martin Bruno.

«Nuit difficile» en Indre-et-Loire

En Indre-et-Loire, le sous-préfet Guillaume Saint-Cricq alerte que «la nuit sera difficile», avec un pic de crues à 8 heures dimanche matin, précise-t-il à BFMTV. Selon lui, l’évènement est «exceptionnel» puisque entre 3 000 et 5 000 habitants sont susceptibles d’être inondés.

Vigicrues met en garde : «Des coupures d’électricité plus ou moins longues peuvent se produire», tout comme des «phénomènes de rupture ou de débordement de digues» dans les deux départements. La Vienne et l’Indre-et-Loire devraient rester en vigilance rouge dimanche 31 mars, selon Météo-France.

S’il est trop tôt pour attribuer ces inondations au changement climatique, le risque est bien accru. Car, dans un climat plus chaud, «on s’attend à ce que les quantités de pluies soient plus importantes quand il pleut», expliquait la climatologue Françoise Vimeux à Libé début mars. «Lorsque l’atmosphère se réchauffe d’un degré, elle peut contenir 7 % de vapeur d’eau en plus», soit autant de précipitations potentielles en plus, notait-elle encore.