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Enquête

L’IRSN versé dans l’ASN : le gouvernement contre la sûreté nucléaire

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En décidant de dissoudre l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire au sein de l’Autorité de sûreté nucléaire, le gouvernement ignore de nombreuses mises en garde. De l’avis quasi-unanime, l’excellence de la sûreté nucléaire à la française s’appuyait justement sur la séparation entre l’expertise et la décision.
par Anne-Claire Poirier
publié le 12 mars 2023 à 17h33

La décision est tombée comme un couperet le soir du 8 février, mais pas de nulle part : c’est dans le sillage d’un conseil de politique nucléaire à l’Elysée que le gouvernement a annoncé la suppression de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et le transfert de ses compétences techniques au gendarme du secteur, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Un communiqué de quelques lignes signé de la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, scellait la disparition de cet institut créé en 2001. Explication avancée : la nécessité de «fluidifier les processus d’examen technique et de prise de décision de l’ASN pour répondre au volume croissant d’activités liées à la relance de la filière nucléaire». Ça a le mérite d’être clair. En réorganisant la sûreté nucléaire au profit d’une seule entité, l’exécutif n’a qu’une idée en tête : accélérer le chantier des nouveaux réacteurs EPR voulus par Emmanuel Macron. Car pour EDF, l’IRSN c’était surtout cet inspecteur intraitable qui débarque sans crier gare dans ses centrales nucléaires pour y pointer le moindre problème technique ou manquement à la sûreté. Avec pour conséquence régulière de longues et coûteuses mise à l’arrêt et travaux de réparation imposés par l’ASN.

Brutale pour les 1 700 salariés, ingénieurs, experts et

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