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Interview

«Avec ses prises de parole, Judith Godrèche poursuit sa dynamique de déprise»

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L’anthropologue Pascale Jamoulle, spécialiste de l’emprise, explique pourquoi les adolescentes peuvent être des cibles pour les abuseurs et comment la «déprise» peut advenir. Pour elle, la dénonciation par l’actrice de l’aliénation exercée par Benoît Jacquot participe de son émancipation.
publié le 23 février 2024 à 15h32

«Benoît Jacquot pensait savoir mieux que moi qui j’étais et ce que je pensais.» Témoignant pour la première fois de sa relation avec le cinéaste, l’actrice Isild Le Besco évoque comme Judith Godrèche une relation d’emprise et des violences psychiques et physiques. Comment fonctionne l’emprise, cette terrible mécanique mise en lumière dans le Consentement de Vanessa Springora en 2020 ? Quatre ans plus tard, il est encore nécessaire de rappeler la «dépossession de soi» qui s’opère chez les victimes, comme l’attestent les propos de l’actrice Anny Duperey : «Six ans avec un réalisateur : sous emprise je veux bien, mais quand même consentante, non ?» L’anthropologue Pascale Jamoulle, qui a enquêté sept ans sur le sujet, tranche : «Dans ces relations, le consentement n’existe pas.» Dans le Hainaut belge, à Paris, en Seine-Saint-Denis et à Marseille, elle est allée à la rencontre de nombreuses personnes qui ont vécu longtemps dans la prison de l’emprise, au sein du couple, de la famille, du milieu professionnel… et qui s’en sont sortis. Son ouvrage Je n’existais plus. Les mondes de l’emprise et de la déprise (La Découverte

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