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Interview

Chowra Makaremi : «La société iranienne montre à l’Etat qu’elle n’est pas prête à jouer le jeu de la violence»

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Violences conjugalesdossier
Si la répression féroce du régime a éteint les manifestations insurrectionnelles de l’automne, les Iraniens n’ont pas abdiqué. Pour la chercheuse en anthropologie, leur refus radical du projet de République islamique s’affiche désormais par des gestes de résistance collectifs, et très souvent viraux.
publié le 3 mars 2023 à 18h38

Zeinab Kazempour est la dernière image de la lutte quotidienne que mènent les Iraniens et en particulier les femmes contre le régime islamique d’Iran. Sur une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux, on voit cette ingénieure, sur scène, jeter son voile à terre car l’Organisation des ingénieurs de la construction de Téhéran refuse sa candidature, en raison de ses positions contre le voile obligatoire. On savait le courage des femmes iraniennes et les gestes forts dont elles sont capables pour protester contre la loi des mollahs, depuis le début de la contestation, comme par le passé. Mais quelque chose a changé. Zeinab Kazempour quitte la salle sous les applaudissements.

Si les manifestants ont quitté les rues ces derniers jours en Iran, la colère et la détermination ne semblent pas faiblir. Des femmes cheveux au vent à Téhéran, des ouvriers en grève à Ispahan, des graffitis sur les murs des villes rappelant les crimes du régime. Une large partie de la société iranienne semble définitivement en rupture avec des autorités qui s’enferrent entre répression politique et gestion économique désastreuse. Et la colère ne risque pas de retomber après les nombreuses intoxications au gaz qui ont été signalées dans des écoles de filles à travers le pays. Cela suffira

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