Menu
Libération

Cynthia Fleury: «Le silence est indispensable à la santé des individus comme à celle de la démocratie»

Article réservé aux abonnés
La philosophe et psychanalyste sort un essai aussi bref qu’essentiel. Co-écrit avec le designer Antoine Fenoglio, il souligne les liens entre design et soin, entre urbanisme et bien-être. Du silence, à la santé en passant par la perspective, ils proposent dix points à défendre pour s’extirper d’une réalité aliénante.
publié le 1er juillet 2022 à 20h10

C’est un sentiment diffus de contrainte, d’empêchement voire d’effondrement, de burn-out permanent, d’horizon bouché, auquel personne aujourd’hui ne semble étranger. L’impression de survivre plus que de vivre. S’il est difficile d’identifier précisément à quoi cela tient – accélération décrite par le philosophe allemand Hartmut Rosa, crise de l’attention, individualisme, surveillance, néolibéralisme…un diagnostic s’impose : notre rapport au monde est abîmé et il est urgent de le restaurer. Telle est l’ambition de Ce qui ne peut être volé. Charte du Verstohlen («Tracts», Gallimard), écrit à quatre mains par le designer Antoine Fenoglio et la philosophe Cynthia Fleury, professeure titulaire de la chaire humanités et santé du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam).

Ce manifeste pose en dix points ce qui est absolument nécessaire à une vie digne de ce nom : le silence, l’horizon, la santé, le temps long, le soin aux morts… Il démontre que la vulnérabilité peut être une ressource et souligne le lien entre design et soin, entre urbanisme et bien-être, entre matériel et existentiel. Car dans la conception se joue une reconquête de notre puissance d’agir et de nos libertés, selon Cynthia Fleury qui est aussi titulaire d

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique