Ah, la social-démocratie. Enfin, ce qu’il en reste. L’ancien président l’assure : c’est elle qui nous sauvera. De la guerre en Ukraine, de la menace nucléaire, des mégafeux qui ravagent la planète, de l’offensive des impérialismes et des nationalismes. Il en défend une version renouvelée dans Bouleversements (Stock), récit d’une décennie qui a vu une «nouvelle donne mondiale» s’installer. Le logiciel social-démocrate reste une force de régulation du marché et sa culture du compromis nécessaire face à la fragmentation de la société et la tentation du repli. L’occasion aussi d’échanger sur les modes de vie et de consommation à l’heure de la crise climatique.
Que vous évoque le décès de la reine Elizabeth II ?
J’avais accueilli la reine à l’occasion du 70e anniversaire du débarquement en Normandie puis à l’Elysée. Elle avait évoqué toutes les visites qu’elle avait effectuées en France depuis le début de son règne. Elle avait rencontré tous les Présidents de la Ve République et même de la IVe ! Elle avait une connaissance exceptionnelle de notre vie politique et traçait le portrait de mes prédécesseurs dans notre langue, qu’elle parlait à la perfection, à laquelle elle ajoutait un élégant et charmant accent. Elle montrait une curiosité qui allait bien au-delà de la courtoisie à l’égard des mouvements de notre société. C’était une grande amie de la France qui veillait à se situer par-delà les vicissitudes et les sinuosités des rapports entre nos deux pays. La r