«Nous revendiquons une histoire commune comme élément intégrateur pour la réconciliation.» C’est avec ces belles paroles qu’au Parlement régional de Castille-et-León, à Valladolid, le leader conservateur Raúl de la Hoz a présenté fin mars une loi qui provoque une polémique enflammée dans tout le pays. Dirigée depuis deux ans par une coalition entre le Parti populaire (PP, conservateur) et le parti d’extrême droite Vox, cette région du nord espagnol franchit pour la première fois une ligne rouge et, du même coup, pulvérise un consensus national sur le passé récent de l’Espagne.
Car derrière ces mots en apparence conciliateurs, l’exécutif de Castille-et-León déroge en fait à la loi nationale sur la «mémoire historique», votée en 2007 par les socialistes après des mois de déchirements, et réactualisée à l’été 2022 par le Premier ministre Pedro Sánchez. Ce texte condamne la «dictature franquiste», un «régime totalitaire