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Témoignage

Mortaza Behboudi, journaliste libéré d’Afghanistan : «J’avais perdu la notion du jour, de la nuit»

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Le journaliste franco-afghan de 29 ans a été libéré de Kaboul le 20 octobre après près de dix mois d’emprisonnement, pendant lesquels il a subi de nombreux abus.
publié le 23 octobre 2023 à 18h45

Dix longs mois que nous étions sans nouvelles de Mortaza Behboudi, ce journaliste franco-afghan à la bonne humeur communicative et au professionnalisme hors pair. Dix mois d’attente, de doutes et d’espoirs. Jusqu’à ce vendredi 20 octobre, où nous apprenons officiellement que le reporter de 29 ans vient de décoller de Kaboul, où il était emprisonné depuis le 7 janvier. Direction Dubaï, puis Paris. En homme libre.

Après 284 jours de détention dans la capitale afghane, le reporter s’est présenté pour la première fois, ce lundi 23 octobre, devant un parterre de journalistes – dont beaucoup sont aussi devenus des amis – pour raconter «l’enfer» dont il a réussi à s’échapper. Sa démarche est lente, les traits de son visage sont tirés. Sa voix est parfois étranglée de sanglots. Outre les terribles conditions de détention dans les geôles talibanes, Mortaza Behboudi a subi de nombreux abus, y compris la torture, dont il préfère taire les détails. A ses côtés, son épouse Aleksandra Mostovaja, une Letto-Danoise de 25 ans qui a remué ciel et terre pour le faire libérer – quitte à être propulsée sur le devant de la scène médiatique alors qu’elle «déteste les interviews», ironise Mortaza Behboudi en la serrant dans ses bras.

«Mes yeux étaient bandés»

Le calvaire a commencé le 5

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