Il est urgent d’attendre. Si, le 9 juin, Emmanuel Macron avait appuyé sur le bouton de la dissolution, une heure à peine après la clôture du scrutin européen, le chef de l’Etat, désormais, n’est pas pressé. Au lendemain des élections législatives, le Président a reçu, lundi midi, Gabriel Attal qui, comme il l’avait annoncé, lui a remis sa démission. Prié de rester en poste «pour le moment, afin d’assurer la stabilité du pays», le Premier ministre doit gérer les urgences, le temps que la situation politique se décante. N’est pas maître des horloges qui veut. «Dans l’intervalle, l’enjeu de l’Elysée est de pouvoir faire des nominations [de hauts-fonctionnaires] en Conseil des ministres, ce que l’on ne peut pas faire avec un gouvernement démissionnaire qui ne gère que les affaires courantes», souligne un conseiller de l’exécutif.
Depuis l’Elysée, le chef de l’Etat scrute l’épais brouillard tombé dimanche sur le Palais-Bourbon. Avec flegme. Si le Nouveau Front populaire a créé la surprise en se hissant en tête, la solide tripartition sortie des urnes ne permet à aucune force de gouverner seule. Après avoir épluché les résultats dans chaque circonscription, Macron, censé s’envoler mercredi matin pour un sommet de l’Otan à Washington, juge avoir tout son temps. Une fois