Elisabeth Borne va-t-elle sauver son avenir politique ? Débarquée en janvier par le chef de l’Etat, malgré son sentiment du «devoir accompli», l’ex-Première ministre entend peser sur ce qu’il restera du camp présidentiel. Mais c’est peu dire que sa réélection dans la 6e circonscription du Calvados semble incertaine. Alors que 88% des bulletins ont été dépouillés, elle est nettement devancée par le candidat RN Nicolas Calbrix, 36,26% contre 28,93 pour l’ancienne locataire de Matignon. Son challenger insoumis, Noé Gauchard, obtient 23,16% des voix et arrive troisième, ce qui, s’il répond à l’appel de Jean-Luc Mélenchon, devrait l’amener à se désister pour faire barrage au Rassemblement national.
Il y a deux ans, son bail à Matignon s’était déjà joué de peu, à 52,5 %, face au même candidat de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), Noé Gauchard, 22 ans à l’époque. Depuis, la popularité des macronistes s’est étiolée dans cette large circonscription à cheval sur les quartiers populaires de la périphérie de Caen, un bocage en pleine bascule vers l’extrême droite, et des coins touristiques plus aisés qui votent plutôt à gauche. Aux européennes, la liste conduite par Jordan Bardella est arrivée en tête avec 34,03 % contre 17,17 % pour Renaissance, et environ 20 % pour le total des listes de gauche.
Dans les quartiers populaires, c’est la tentation de l’abstention qui domine chez beaucoup de gens, insensibles à l’idée que l’extrême droite puisse arriver au pouvoir. Le choix d’Elisabeth Borne de se maintenir dans une triangulaire pourrait donc avoir de lourdes conséquences.
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