Avec une Assemblée nationale divisée en trois gros blocs, opposés les uns aux autres, aucune majorité absolue ne se dégage de ces législatives anticipées. Un nouveau paysage politique que la Ve République n’a jamais connu depuis sa création en 1958, avec un scrutin uninominal à deux tours pensé par les gaullistes pour sortir du «régime d’Assemblée» qu’était la IVe République marquée par l’instabilité politique. Si la gauche est arrivée en tête, elle est très loin des 289 députés nécessaires pour faire passer projets et propositions de loi sans encombre. Un blocage institutionnel à l’issue incertaine, pour laquelle Libération explore dix scénarios.
1. La cohabitation
Depuis les débuts de la Ve République, la France a connu trois fois cette situation, dans laquelle la couleur politique du locataire de l’Elysée n’est pas la même que celle du Premier ministre et de son gouvernement, du fait d’élections législatives perdues par le camp présidentiel. Ce fut le cas pendant les mandats du président socialiste François Mitterrand, entre 1986 et 1988 puis entre 1993 et 1995. L’inverse a ensuite eu lieu entre 1997 et 2002 : le président de droite Jacques Chirac fut forcé de gou