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Reportage

Chasse près des villes : «De chez moi j’entends les tirs et les meutes, même la nuit»

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La chasse en débatdossier
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Autour de Lattes, où la ville a grignoté sur la campagne, les tensions se multiplient entre chasseurs et habitants. Un exemple du délicat partage de la nature.
par Sarah Finger, correspondante à Montpellier et Photo David Richard. Transit
publié le 20 novembre 2021 à 6h44

«Petite, j’allais jouer là, se souvient Marina, 39 ans, en désignant une étendue sauvage bordée de tamaris. Aujourd’hui cette zone est réservée aux chasseurs. De toute manière, ça ne me viendrait même pas à l’esprit de laisser mes enfants s’ébattre ici comme je le faisais à leur âge. J’aurais trop peur. De chez moi j’entends les tirs et les meutes, même la nuit.» Marina vit à Lattes dans la maison qui fut celle de ses grands-parents. Elle a vu cette ville collée à Montpellier passer de 10 000 à 17 000 habitants en l’espace de trois décennies. «Les constructions ont grignoté les sites naturels, et les zones dédiées à la chasse ont encore réduit notre espace de liberté, raconte-t-elle. Je n’ose plus m’aventurer sur certains chemins. On a même retrouvé une douille à l’entrée de notre lotissement.»

A quelques kilomètres de là, David Roux, 45 ans, président de la société de chasse de Lattes, examine avec sa fille Raphaëlla, 19 ans, les traces fraîchement laissées dans la boue par un sanglier. «Ici, on est tranquilles car cette zone nous est réservée, mais on entend parfois des promeneurs nous insulter quand on tire… Et quand on chasse hors de cette zone, les frictions sont de plus en plus fréquentes. Ça peut même en venir aux mains. Les gens sont dans la nature comme en terrain conquis mais ils ne connaissent rien à la chasse. Nous, dans la famille, on chasse depuis au moins cinq générations.»

«Les touristes sont parfois surpris que la chasse soit autorisée ici»

Ce site naturel protégé est devenu emblématique du dél

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