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Le talc classé comme «probablement cancérogène» par l’OMS

Le minéral naturel a été classé comme probablement cancérogène par l’agence pour le cancer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), selon des résultats publiés ce vendredi 5 juillet. Les experts n’excluent cependant pas certains biais dans les études ayant montré une augmentation de l’incidence du cancer.
publié le 5 juillet 2024 à 15h58

On vous a recommandé de poudrer les fesses de bébé avec du talc ? Si cette poudre est utilisée depuis l’Antiquité, son usage ne serait finalement pas dénué de danger. Ce vendredi 5 juillet, l’agence pour le cancer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé ce minéral naturel extrait dans de nombreuses régions du monde comme «probablement cancérogène» pour l’homme après avoir observé une combinaison de preuves de cancer limitées chez l’être humain (cancer de l’ovaire) et suffisantes chez les animaux de laboratoire.

Les résultats proviennent des études faites par les experts du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC /IARC), réunis à Lyon. Selon eux, l’exposition se produit surtout en milieu professionnel lors de l’extraction, du broyage ou du traitement du talc, ou lors de la fabrication de produits en contenant. En population générale, elle se fait notamment par l’utilisation de cosmétiques et poudres corporelles contenant du talc.

Néanmoins, les experts n’excluent pas certains biais dans les études ayant montré une augmentation de l’incidence du cancer. Si l’évaluation a porté sur le talc ne contenant pas d’amiante, la contamination du talc par l’amiante ne pouvait être exclue dans la plupart des études sur les humains exposés, affirment-ils.

Des inquiétudes qui datent des années 70

Ces inquiétudes ne datent pas d’aujourd’hui. Il faut même remonter aux années 70, où une inquiétude était née à propos de la contamination du talc par de l’amiante, souvent proche dans la nature des minerais servant à fabriquer le talc. Des études avaient également pointé un risque plus élevé de cancer des ovaires chez les utilisatrices de talc.

Malgré ces inquiétudes, en janvier 2020, une synthèse d’études portant sur 250 000 femmes aux Etats-Unis, n’avait pas trouvé de lien statistique entre l’usage de talc sur les parties génitales et le risque de cancer des ovaires. Plus récemment, en juin, le géant pharmaceutique américain Johnson & Johnson a conclu un accord définitif avec la justice de 42 Etats américains dans une affaire de talc accusé d’avoir causé des cancers.

Au-delà du talc, l’agence de l’OMS a également classé comme «cancérogène» pour l’homme l’acrylonitrile, composé organique volatil principalement utilisé dans la production de polymères à la suite de «preuves suffisantes de cancer du poumon» et «limitées» de cancer de la vessie chez l’homme. Ces polymères sont utilisés dans des fibres pour les vêtements, des tapis, des plastiques pour les produits de consommation ou des pièces automobiles. L’acrylonitrile est aussi présent dans la fumée de cigarette. La pollution de l’air constitue une autre source d’exposition.

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