J.K. Rowling supervisera la nouvelle série «Harry Potter»

La série se déploiera sur une décennie et sera dotée d’un casting entièrement nouveau.
J.K. Rowling en 2005.
J.K. Rowling, en 2005.Christopher Furlong/Getty Images

La rumeur disait vrai : une série Harry Potter est bel et bien dans les tuyaux. Les sept livres originaux vont faire l’objet d’un remake sous la forme d’une série en streaming, avec un casting entièrement nouveau. L’autrice J.K. Rowling supervisera le projet en tant que productrice exécutive.

L’annonce a été faite mardi, la série sera diffusée sur le nouveau service Max, fusion de HBO Max et Discovery. Les bruits concernant un nouveau projet Harry Potter circulent depuis une semaine, mais c’est désormais officiel. On nous promet une adaptation « fidèle » des romans de Rowling, dont le premier est apparu en librairie en 1997. Le premier film, Harry Potter à l’école des sorciers est sorti en 2001, et le dernier, Harry Potter et les reliques de la mort – 2e partie a conclu l’affaire en 2011.

Si les films originaux sont très proches de ses livres, J.K. Rowling estime que l’intérêt de cette nouvelle série résidera dans la possibilité d’approfondir l’histoire de chaque roman au fil d’une saison complète, en entrant dans plus profondément dans les détails qu’un film de deux heures et des poussières. « L’engagement de Max à préserver l’intégrité de mes livres est important pour moi, et j’ai hâte de participer à cette nouvelle adaptation qui permettra un degré de profondeur et de détail que seule une série télévisée de longue durée peut offrir », a déclaré l’autrice dans un communiqué.

Une ferveur toujours intacte

Deux décennies se sont écoulées mais n’ont guère entamé la ferveur pour le monde des sorciers. Rowling a commencé à explorer les années 1930 de son univers avec les films de la série Les Animaux fantastiques et a écrit une pièce de théâtre intitulée Harry Potter et l’enfant maudit, mettant en scène les principaux personnages de Harry Potter devenus adultes. Les studios Universal ont lancé le parc d’attraction « The Wizarding World of Harry Potter », et cette année, le jeu vidéo Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard est devenu un best-seller grâce à son gameplay qui plonge les fans dans l’univers magique à la fin du XIXe siècle.

Si ses histoires et ses personnages demeurent très appréciés, J. K. Rowling elle-même est devenue une figure hautement controversée, en raison de ses prises de position sur les questions de genre sur les réseaux sociaux. Certains ont ainsi accusé l’autrice de transphobie pour ses commentaires contestant l’utilisation de termes rhétoriques tels que « personne qui a des règles », que certaines organisations jugent plus inclusifs que le mot « femme ». Rowling voit dans cette attitude une forme d’effacement.

La Britannique s’est également opposée aux règles d’auto-identification qui, selon elle, permettraient aux femmes transgenres d’entrer dans des prisons pour femmes ou dans des refuges destinés aux victimes de viols et d’abus. Si elle a déclaré que la question la touchait de manière personnelle ayant elle-même échappé à une relation abusive, J. K. Rowling maintient que ces espaces devraient être réservés aux personnes nées femmes, tandis que ses détracteurs estiment que son point de vue est étroit d’esprit et nuit à la communauté en renforçant l’idée que les transgenres seraient des « prédateurs ».

« Notre priorité est ce qui se passe à l’écran »

Rowling insiste néanmoins : elle aurait été mal comprise et n’éprouve aucune animosité à l’égard des personnes transgenres, soutenant même dans un tweet leur droit à vivre librement. Ses détracteurs estiment toutefois que ses déclarations menacent une communauté vulnérable, encouragent les tentatives d’adoption de lois transphobes et font le lit des fanatiques. L’autrice s’est en retour fendue d’un essai expliquant son point de vue, auquel les militants transgenres ont réagi par des critiques plus virulentes encore. Un fan a même commencé à faire des vidéos présentant les livres en en faisant disparaître le nom de Rowling. Au nombre des détracteurs de l’autrice, on trouve notamment Daniel Radcliffe, la star des films Harry Potter, qui a déclaré : « J’ai rencontré énormément de jeunes gens queers et trans qui s’identifient à Harry Potter. En les sachant blessés aujourd’hui, j’ai à cœur de leur dire que tous les membres de la franchise ne pensent pas de la même manière. »

La réconciliation n’est semble-t-il pas encore à l’ordre du jour. Rowling et ses opposants campent sur leurs positions, et des appels au boycott de tout ce qui touche de près ou de loin Harry Potter ont été lancés.

Casey Bloys, responsable du contenu du nouveau service Max, élude les questions relatives à la controverse. « Notre priorité est ce qui se passe à l’écran, affirme-t-il. De toute évidence, l’histoire d’Harry Potter est incroyablement affirmative et positive, et ne parle que d’amour et d’acceptation de soi. »

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