10 choses que vous ignorez sur Quentin Tarantino

Dans son numéro 9 en kiosque le 26 février, Vanity Fair retrace l'histoire du film Pulp Fiction qui fut, il y a vingt ans déjà, un shoot d'adrénaline dans le coeur de Hollywood. L'occasion de réviser ses classiques : connaissez-vous vraiment Quentin Tarantino ?
Quentin Tarantino  10 choses que vous ignorez sur lui
Quentin Tarantino au Festival de Cannes en 2008.ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

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1- Pourquoi il se prénomme Quentin
Sa mère, qui le surnomme « Q », a choisi ce prénom en référence à deux personnages fictifs dont elle était fan. Le premier est celui d’un roman de William Faulkner, Quentin Thompson, dans Le Bruit et la fureur. Le second le héros d’une série télévisée, Le Tueur du Montana, où le dénommé Quint Asper, forgeron indien métis, est interprété par Burt Reynolds.

2- Pourquoi il se nomme Tarantino
C’était le nom de son père, Tony, un étudiant en droit que sa mère Connie quitta alors qu’elle était enceinte. Quentin n’a jamais connu cet homme dont il était interdit de parler à la maison. Fantasmant sur les origines cherokees de sa mère, il imagina qu’il avait été élevé avec les loups.

Lorsqu’elle épousa un musicien, Curtis Zastoupil, le futur cinéaste dut s’appeler Quentin Zastoupil, ce qui lui valut de la part de ses copains de classe l’encombrant surnom de « Disaster-Pill » (Le Pilule du désastre). Il décida aussitôt de reprendre son véritable patronyme. Et fit d’Howard Hawks son père spirituel.

3- Un gamin nul à l'école
Aujourd’hui encore, ignorant de l’orthographe, Quentin Tarantino écrit en phonétique. Ses scénarios ne sont pas tapés à la machine mais griffonnés, pattes de mouche, au feutre rouge ou noir. Cet autodidacte a quitté l’école à 15 ans, et commencé à gagner sa vie comme ouvreur d’un cinéma porno, puis comme employé dans un vidéo-club de la banlieue de Los Angeles. Ce repaire de films en cassettes où il lui arrivait de passer la nuit, dormant dans l’arrière-boutique, a été son université.

4- Une vocation frustrée
Son rêve était de devenir acteur. Pas n’importe lequel : une star. Il suit pendant six ans une formation avec Allen Garfield, un ex de l’Actors Studio. Galère : il a beau courir les castings, on ne veut pas de lui. Tout juste obtient-il un rôle d’imitateur d’Elvis Presley dans une sitcom.

Il se rattrape en 1996, interprétant un type à l’élocution déjantée, le frère psychopathe de George Clooney, dans Une nuit en enfer de son compère Robert Rodriguez.

MAID / VISUAL Press Agency

Quentin Tarantino et George Clooney dans Une nuit en enfer (crédits : MAID / VISUAL Press Agency).

Deux ans plus tard il ne résiste pas à une proposition de rôle dans une pièce de Broadway, Until Dark. La critique l’éreinte, il se sent humilié.

5- Un court séjour en prison

Il échappe de peu à la taule à 15 ans, lorsqu’envisageant de devenir romancier et fou des polars d’Elmore Leonard, il pique La Joyeuse kidnappée à l’hypermarché du coin. Mais c’est quelques temps plus tard qu’il connaît la geôle au comté de Los Angeles, pour infractions routières. Son manager Cathryn James le voit comme « un composé d’Elvis et de Charles Manson » (l’assassin illuminé de Sharon Tate, l’épouse de Roman Polanski).

6- Ses traumatismes
Citons-en deux. D’abord Bambi de Walt Disney : il ne s’est jamais remis d’une scène qui lui brise le cœur, celle où le petit faon perd sa mère. Ensuite, les commentaires des studios hollywoodiens lui renvoyant le scénario de True Romance (tourné en 1993 par Tony Scott), le qualifiant de « vomis de malade mental ».

7- Sa phobie des rats
Son appartement au sud de Sunset Boulevard est bordélique. S’y entassent objets cinéphiles, poupées (une figurine de John Travolta datant de son enfance), linge sale. De quoi attirer des rats ? Quentin Tarantino est terrorisé que ces rongeurs ne pénètrent chez lui, et dort dans une pièce différente chaque soir.

8- Sa haine du cinéma d’auteur
Deux ans après le triomphe de Pulp Fiction à Cannes, le film est projeté dans une salle de l’Oregon en sa présence. Surexcité, il exige de présenter son film lui-même, à la place du « connard » prévu ! Et demande à la salle si certains ont vu Reservoir Dogs (« Bravo ! », lance t-il à ceux qui acquiescent), puis Les Vestiges du jour, un film de James Ivory. Certains lèvent la main. « Vous n’avez rien à foutre ici ! »

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Bruce Willis, Quentin Tarantino, Maria de Medeiros et Lawrence Bender sur le tournage de Pulp Fiction (crédits : MAID / VISUAL Press Agency).

Tarantino déteste la cinéphilie culturelle. Les festivals de cinéma ? ça dépend lesquels… Il envisagea de signer un article ainsi intitulé : « Avis aux cinéastes : comment baiser dans un festival ».

9- Son côté sexy
Proie des photographes après le succès de Pulp Fiction, il clame sa lassitude de devoir poser en cinglé de cinoche ou en champion du polar branché. Fini, les clichés de Tarantino avec un revolver sur la tempe ou couché dans une mare de sang. Il émet un désir : « Prenez-moi... comme Sharon Stone ».

10- Son fétichisme du pied
La chaussure, c’est l’objet récurrent qui traîne ici ou là, dans ses décors. C’est le cadeau qu’il préfère acheter à ses copines. Deux personnages de Pulp Fiction discutent de l’art et la manière de masser les pieds, Kill Bill arbore des gros plans d’orteils d’Uma Thurman, son actrice fétiche, celle qu’il considère comme sa « Marlène Dietrich ».

US actress Uma Thurman (R) and director Quentin Tarantino pose for the German premiere of Tarantino's film "Kill Bill: Volume 1" in which Thurman stars, in Berlin 01 October 2003. AFP PHOTO DDP/TOM MAELSA GERMANY OUTTOM MAELSA / DDP / AFP

Quentin Tarantino et Uma Thurman à la première de Kill Bill: Volume 1 à Berlin, en 2003 (crédits : TOM MAELSA / DDP / AFP).

Mal en prit Warren Beatty qui, sollicité pour tourner dans Kil Bill, suggéra de la remplacer par Winona Ryder ou Gwyneth Paltrow lorsqu’Uma tomba enceinte : Tarantino préféra attendre l’accouchement… et remplacer Beatty par David Carradine.

Abonnez-vous à Vanity Fair et retrouvez le neuvième numéro en kiosque mercredi 26 février, avec l'extraordinaire histoire de Pulp Fiction racontée par toute l'équipe du film.

Vanity Fair : L'histoire secrète du tournage de Pulp Fiction par Quentin Tarantino

ANNIE LEIBOVITZ