Les frères Gallagher ont beau avoir enterré la hache de guerre et annoncé la première tournée d’Oasis depuis 2009, les quadras blancs fulminent sur X, comme si Noel n’avait jamais chanté Don't look back in anger. Les billets pour les future dates d’Oasis s’arrachent et déjà la controverse enfle : entre tarification dynamique donnant lieu à des prix exorbitants et superfans autoproclamés et grisonnants qui enragent à l’idée que des spectateurs de la gen Z puissent leur griller la politesse, juste pour s’égosiller en chœur sur Wonderwall. Certains réclament même une priorité sur les fans trop jeunes pour voir vu Oasis jouer à Knebworth Park en 1996, acheté leur premier album Definitely Maybe en cassette ou ricané aux vannes de Liam débinant Blur, leurs éternels rivaux de l’ère Britpop, sur la scène des Brit Awards.
L'esthétique Britpop
Si Oasis et Taylor Swift n’ont que très peu de points communs (Noel Gallagher n’est clairement pas un Swiftie, en 2017 il déclarait : “Je n’ai jamais rencontré personne qui soit fan d’elle”), difficile de ne pas faire le lien entre les huit dates à guichets fermés de Taylor Swift au stade de Wembley à Londres dans le cadre du Eras Tour et les quatre dates sold out d’Oasis en juillet et août 2025 dans le cadre de leurs futures retrouvailles estivales au Royaume-Uni. Toutefois, si le style des Swifties est curieusement infantilisant – paillettes, chapeaux de cow-boy et bracelets de l’amitié à gogo –, on peut s’attendre à ce que les fans d’Oasis (les anciens comme les nouveaux) soient un peu plus versés dans la bordélique sous-culture hédoniste et imbibée de bière de l’ère Britpop dans laquelle ils ont grandi – même si les adeptes millennials du groupe ont troqué les canettes de Carlsberg contre des boissons sans alcool et préfèrent microdoser leur huile de CBD plutôt que de gober de l’ecstasy.
Séparé depuis maintenant quinze ans, le groupe légendaire Oasis, made in Manchester, signe son grand retour avec une tournée des stades. Vogue vous en dit plus.
Rien, concernant les tenues de scènes des méga tournées d’aujourd’hui, n’est laissé au hasard : on pense par exemple aux looks de la tournée Renaissance de Beyoncé en 2023, déclinées en fonction de chaque pays. Les frères Gallagher et leurs choix vestimentaires spontanés n’auraient pu être plus éloignés de cette approche. Lors d’un concert d’Oasis au stade Maine Road de Manchester en 1996, devant 80 000 personnes, Liam avait par exemple enfilé un top Umbro bleu trouvé juste avant dans les vestiaires de Manchester City. La légende veut également que lorsque le groupe a donné son concert historique devant 250 000 personnes à Knebworth la même année (4% de la population britannique avait essayé d’obtenir des billets), Liam avait dû emprunter le pull oversize de sa petite amie de l’époque, Patsy Kensit, car il n’avait pas prévu assez de vêtements pour les deux soirées prévues. Une rumeur raconte que Kate Moss, qui avait du mal à évoluer ce soir-là sur la pelouse du stade en talons, avait fait venir une paire de baskets par hélicoptère.
Culture mods et working class
Il se murmure qu’Umbro prépare déjà des voyages de presse lors des prochains concerts d’Oasis, mais nombreuses sont les marques qui doivent beaucoup au groupe, né de la cuisse de la scène “Madchester” à l’aube des années 90, lorsque le club l’Hacienda était le centre d’un monde (musical) dont Tony Wilson, fondateur de Factory Records, était le roi. adidas, Stone Island, CP Company, Nigel Cabourn, Fred Perry et Kangol ont tous été des incontournables de la garde-robe des frères Gallagher, dont le style fusionnait l’esprit mods des années 50 et la culture footballistique de la working class.
Inspirés par John Lennon et Paul Weller, ils ont fait des bobs, des parkas, des vestes de survêtements et des polos à la fois les symboles d’un certain cool à l’anglaise et du chaos qui allait avec. Ces relations avec les marques ont même survécu au groupe : Liam a collaboré avec une multitude de marques : CP Company, adidas et Nigel Cabourn, ou encore Clarks, Snow Peak et Barbour. Avec sa propre marque fondée en 2009, il s’est même associé à Umbro pour plusieurs collabs, dont une triomphale version du fameux top bleu. Fan indécrottable de la marque italienne Stone Island, il tweetait en 2017 : “Au connard qui a volé mes parkas Stone Island dans ma chambre d’hôtel pendant que je jouais à Glastonbury : rends-les et je passe l’éponge.”
Bobs, polos et parkas
La fraîcheur du look Oasis des années 90 reste indéniablement d’actualité. Pour s’en convaincre, il suffisait de voir les hordes de jeunes fêtards en Stone Island de la tête aux pieds lors des derniers festivals d’été au Royaume-Uni, de Rally à We Out Here. Alors que la tournée de reformation de l’année prochaine promet bobs et parkas à profusion, Oasis n’est peut-être pas tout à fait à l’abri de l’effet Eras. Et même si Noel préfère faire comme si de rien n’était, sur Etsy, les bracelets de l’amitié sont déjà prêts.
Article publié initialement sur Vogue UK
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