Famille royale

Ce que le prince Harry et Meghan Markle ont dit (sans le dire) sur le prince William et Kate Middleton

Si la présence du prince William et de Kate Middleton n'est censée transparaître qu'en filigrane dans le documentaire Netflix Harry & Meghan, elle est pourtant flagrante.
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KING'S LYNN, ENGLAND - DECEMBER 25: (L-R) Prince William, Duke of Cambridge, Catherine, Duchess of Cambridge, Meghan, Duchess of Sussex and Prince Harry, Duke of Sussex arrive to attend Christmas Day Church service at Church of St Mary Magdalene on the Sandringham estate on December 25, 2018 in King's Lynn, England. (Photo by Stephen Pond/Getty Images)Stephen Pond/Getty Images

Ces dernières années, les relations entre le prince William, le prince Harry et leurs épouses, Kate Middleton et Meghan Markle, ont été pour le moins tendues, après que Harry et Meghan Markle ont quitté leur poste de hauts fonctionnaires royaux et ont vidé leur sac – du moins c'est ce que nous pensions – chez Oprah Winfrey. Cependant, la mise en ligne du documentaire  Harry & Meghan, jeudi dernier, a soulevé la question de savoir ce que nous apprendrait encore la série documentaire de Netflix sur le désaccord entre le clan Sussex et celui des Gallois. La série en six épisodes réalisée par Liz Garbus éloignera-t-elle davantage les deux frères, dont le monde entier s'était entiché après la mort de la princesse Diana ?

Toutes les allusions du prince Harry et Meghan Markle à Kate Middleton et le prince William

Dans ses trois premières heures (sur six), Harry & Meghan se penche, avec force détails, sur la cour du couple, la relation confuse de la famille royale avec les tabloïds britanniques et l'éloignement entre Meghan et son père, Thomas Markle. La façon dont elle traite le prince William et Kate Middleton est, jusqu'à présent, plus nébuleuse encore, faites de références plus ou moins subtiles. Le couple transparait pourtant en filigrane tout au long de la série, au point de se voir comme le nez au milieu de la figure.

Le choix anticonformiste du prince Harry d'épouser une “roturière” au lieu d'une “rose anglaise”

Le premier de ces moments où le couple royal est là sans y être survient lorsque le prince Harry revient sur le fait qu'il soit tombé amoureux de Meghan Markle, une actrice américaine métisse et divorcée qui défie pour le moins le prototype de l'épouse royale (noble, britannique, de préférence amie de longue date de la famille et portant un nom de fleurs de jardin anglais). "Pour de nombreuses personnes de la famille, et en particulier les hommes, il peut y avoir une tentation ou une envie d'épouser quelqu'un qui entrerait mieux dans le moule, dit le prince Harry, et non pas quelqu'un à qui vous êtes peut-être vraiment destiné."

Les spéculations vont bon train. S'agit-il d'une référence au prince William et à Kate Middleton, cette “rose anglaise” si parfaitement dévouée, même si, à l'époque du mariage des Gallois, on savait déjà qu'elle était une “roturière” ? Il peut également parler de son père, le roi Charles, qui a épousé Diana, le choix de la famille royale, plutôt que son véritable amour et sa seconde épouse, la reine Camilla, d'abord écartée parce qu'elle n'était pas vierge (dans les années 1980 !). Cependant, je considère dans ces deux cas que, en tant qu'héritiers du trône, le prince William et le prince Charles, qui sont tous deux chargés de perpétuer la monarchie britannique, n'avaient vraisemblablement pas d'autre choix que d'épouser des personnes prêtes à se rallier à la famille royale (et à leur consacrer effectivement leur existence).

L'incompréhension de la famille royale de la dimension raciste des attaques contre Meghan Markle

Autre référence potentielle à William : lorsque Harry se lance dans une diatribe sur les attaques racistes des tabloïds contre Meghan Markle après l'annonce de leur relation en 2016 : "Ce que les gens doivent comprendre, c'est qu'en ce qui concerne une grande partie de ma famille, tout ce que [Meghan] a dû traverser, ils l'ont également subi", a-t-il dit. "C'était presque comme un rite de passage. Certains membres de la famille pensaient : ‘Mais ma femme a dû passer par là, alors pourquoi ta petite amie devrait-elle être traitée autrement ? Pourquoi devrais-tu bénéficier d'un traitement de faveur ? Pourquoi devrait-elle être protégée ?´ Et j'ai dit que là différence résidait dans la couleur de peau.”

La série montre simultanément des images de la princesse Diana, de Sarah Ferguson et de la princesse Kate harcelées par les paparazzi. Le Prince Harry ne cite pas de noms, mais il n'y a qu'un nombre limité de "membres de la famille" dont les petites amies ou les épouses ont subi l'hyper-intrusion de la presse. En supposant que le prince Andrew ne soit pas inclus dans lesdites discussions sur Meghan Markle, il ne reste, là encore, que le prince William et le roi Charles.

Le choc culturel entre la distance observée dans la famille royale et le comportement chaleureux de Meghan Markle

La subtilité est moindre lorsque Meghan Markle utilise une histoire sur le prince William et la princesse Kate pour illustrer un point sur le caractère étouffant de la famille royale et le choc culturel ressenti parmi eux en tant qu'Américaine : "Même lorsque Will et Kate sont arrivés et que je l'ai rencontrée pour la première fois, j'étais en jean déchiré et pieds nus. Je serre les gens dans mes bras – sans réaliser que c'est choquant pour beaucoup de Britanniques", raconte Meghan Markle. "J'ai très vite compris que le caractère formel extérieur se répercutait à l'intérieur... qu'il y a une façon d'être quand on est dehors, et quand on referme la porte derrière soi – Meghan Markle souffle de façon dramatique – mais ce caractère formelle se retrouve bien des deux côtés, et cela a été une surprise pour moi." Dans ce cas, il est fort probable que par "beaucoup de Britanniques", Meghan Markle parle de Kate Middleton. Est-il surprenant qu'elle ne soit pas nécessairement du style à étreindre ses coreligionnaires ? Pas vraiment, et au fur et à mesure que les critiques deviennent plus accablantes, cela ne devrait aller qu'en empirant. (Reste à voir ce qui sera révélé dans les trois derniers volets de la série.)

L'anecdote de l'étreinte de Meghan Markle semble également éloquente à la lumière du scepticisme de longue date sur son manque de préparation à la vie royale : Sur la base de sa réputation d'activiste féministe et d'intellectuelle autoproclamée, les observateurs de la royauté ont souvent mis en doute son affirmation selon laquelle elle n'avait pas fait de recherche Google sur le prince Harry avant leur premier date, ou qu'elle ait pleinement intégré qu'elle devrait faire une révérence à la reine Elizabeth II même lors d'une réunion privée après l'église à Royal Lodge. Concernant le premier point, Meghan Markle précise dans le documentaire Netflix qu'elle a fait une recherche Google sur le prince Harry dans sa version de 2016 : en parcourant son compte Instagram secondaire. Quant à son incrédulité sur le fait que l'une des familles les plus célèbres au monde soit formelle en coulisses, les commentaires de Meghan Markle suggèrent que sa seule préparation reposait, à tort, sur son passage à Hollywood. Elle croyait que les membres de la famille royale étaient comme des acteurs ou des professionnels du spectacle, adoptant le rôle de leurs personnages aux yeux du public pour les abandonner et revenir à un mode familial aux contours plus flous dans les coulisses. Avec le temps, elle a appris que la royauté n'était pas seulement un rôle – c'est toute une façon d'être. 

Traduction par Chantal Bloom.

Article initialement publié sur Vogue US

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