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Gershwin fait swinguer le Châtelet avec « An American in Paris »

Le chorégraphe britannique Christopher Wheeldon réussit le miracle de faire presque oublier le film réalisé en 1951 par Vincente Minelli avec Gene Kelly

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Publié le 11 décembre 2014 à 20h02, modifié le 19 août 2019 à 14h03

Temps de Lecture 3 min.

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Comme sur des roulettes ! La comédie musicale An American in Paris, à l’affiche du Théâtre du Châtelet, file sur un petit nuage de décors mobiles. Trois heures de tourbillons, de changements de scène à la volée qui font défiler les vues touristiques de la capitale et virevolter fissa le manège franco-US. En anglais (surtitré), avec l’accent français au besoin, s’il vous plaît ! La crainte du tournis cède vite la place à l’euphorie grâce à un casting doré sur tranche et à la musique de Gershwin qui fait chaud partout.

Aux manettes de cette machinerie huilée où même les interprètes jouent les déménageurs avec classe, le chorégraphe britannique Christopher Wheeldon, peu connu en France, réussit le miracle de faire (presque) oublier le film réalisé en 1951 par Vincente Minelli avec Gene Kelly, tout en donnant curieusement envie de le revoir. Ce qui est un sacré plaisir.

Première raison de cet effet collatéral : cette adaptation spectaculaire, la première de l’œuvre cinématographique, n’est pas une stricte version scénique du film. Toute comparaison est donc mal venue même si, même si… la durée du spectacle dépasse nettement celle du film, ce qui a obligé Christopher Wheeldon à utiliser d’autres chansons et musiques de George Gershwin, toujours magiquement multiculturel, comme par exemple Concerto en fa et Second Rhapsody.

Fougue glamour

L’effet de surprise tient surtout au déplacement du livret, écrit spécialement pour le spectacle par Craig Lucas. Il situe l’action, non en 1949, mais en 1945, juste à la fin de la guerre. Ce qui fait immédiatement twister le contexte en forçant une note tragique. Le drapeau nazi chute sur le plateau, immédiatement remplacé par le tricolore. Le héros, Jerry Mulligan, dessinateur, est d’abord un soldat fraîchement libéré, marqué par la guerre et séduit par l’héroïne, Lise, une jeune fille juive dont les parents sont morts et qui a été cachée par une famille de résistants dont elle va épouser le fils, Henri. D’où le thème plus affirmé, mais pas vraiment convaincant, du sacrifice par devoir de Lise, qui se doit de remercier son sauveur en se mariant avec lui. Point fort du scénario, le trio de copains composé de Jerry, Henri et Adam, le compositeur, tous amoureux de Lise, est bien présent au poste.

Primo, bravo au leader du spectacle, le danseur Robert Fairchild (Jerry), qui fait décoller l’affaire en deux sauts planants. Si les rôles principaux sont à la hauteur du luxe de la production, cet interprète du New York City Ballet tient véritablement les rênes du show. Avec une fougue glamour qui emballe. Il est d’abord et avant tout un danseur-chanteur-acteur de haute volée. Une triplette de dons assez rare, qu’il semble distribuer sans même y penser. Quoi qu’il fasse et danse surtout, au pire même des difficultés techniques, il joue toutes les situations naturellement sans l’ombre d’un parasite. Une performance à l’américaine qui n’en conserve pas moins un taux d’émotion subtile, avec cette jouissance de la virtuosité lorsqu’elle devient une langue intime.

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