Arsène Wenger : « Pour guider les hommes, il faut croire en eux »
IL A ÉTÉ UN PRÉCURSEUR, autant pour les entraîneurs français ayant dans son sillage appris à s’exporter que pour le football anglais, qu’il a révolutionné. A 70 ans, le pudique Arsène Wenger publie ses Mémoires. Les tabloïds d’outre-Manche vont être déçus par l’absence de révélations sur sa vie privée. En revanche, Ma vie en rouge et blanc* s’avère d’une lecture passionnante pour qui veut comprendre une existence dévouée à l’excellence. C’est une bible sur le management, la gestion des hommes et, même, sur le multiculturalisme. Natif de Duttlenheim, joueur médiocre à Strasbourg, l’Alsacien cosmopolite est devenu un entraîneur de légende après être passé par Monaco, Nagoya et surtout Arsenal. Arrivé en 1996 dans le club londonien sous les railleries (« Arsène who ? »), l’homme a désormais sa statue à l’Emirates Stadium. De George Weah à Thierry Henry, la liste des grands joueurs qu’il a découverts ou poussés se révèle interminable.
Arsène Wenger a toujours été un idéaliste et un rationaliste. Antithèse de son ennemi juré, le machiavélique José Mourinho (dont le nom n’apparaît pas une seule fois dans les pages), il a eu à cœur de défendre le style et le beau jeu. Mais, diplômé de sciences économiques, cet entraîneur atypique s’est montré aussi bon gestionnaire (lorsque Wenger arrive à Arsenal, l’action vaut 800 livres sterling, quand il en part, elle est à 17 000) et a été un pionnier de l’usage dans le sport des statistiques et des neurosciences, domaine dans lequel sa fille fait un doctorat à Cambridge. D’une classe folle malgré les douleurs d’une mi-temps de football jouée la veille,
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