UN VRAI gentleman
Magali ne voulait pas céder à la panique. Certes, un serial killersévissait en ville, mais la probabilité qu’il s’en prenne à elle était, selon ses calculs, presque nulle. Presque…
Ce matin-là, il régnait une ambiance électrique à la banque quand Magali, en retard comme à son habitude, rejoignit ses collègues. Cinq employées se trouvaient regroupées autour de Sylvie, qui, un journal en main, finissait de leur lire un article.
Dans cette paisible ville de province, la nouvelle avait de quoi faire frissonner et Magali, qui n’entendit que les derniers mots, comprit malgré tout ce dont il s’agissait. Le “gentleman assassin” avait encore frappé. On l’appelait ainsi, car une femme, celle qui aurait dû être sa troisième victime mais qui avait réussi à lui échapper, avait raconté à la presse la méthode qu’il avait employée pour l’aborder.
Elle sortait d’un hypermarché, une main posée sur l’amoncellement de marchandises dont elle avait rempli son chariot, l’autre poussant péniblement celui-ci, et se dirigeait vers le parking quand un homme était soudain apparu devant elle. Il avait proposé de l’aider et elle avait accepté avec soulagement.
Ils s’étaient alors acheminés tous deux vers sa voiture, lui poussant le chariot, elle tenant dans ses bras le surplus de provisions qui menaçait de tomber. Durant le court trajet, ils avaient échangé des phrases on ne peut plus banales concernant le temps, la circulation.
Parvenue à son véhicule, elle lui avait tourné le dos pour ouvrir le coffre et c’est à ce moment-là que, brusquement, elle avait senti quelque chose lui entourer la gorge et commencer à la serrer. Sous la pression et se sentant étouffer, elle avait basculé en arrière, le corps à moitié introduit dans le coffre. Elle avait alors eu la présence d’esprit d’attraper le cric qui s’y trouvait, et, rassemblant ses dernières forces, en avait violemment frappé son agresseur à la
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