Spécial J.O. Des vies en Jeux

n aurait envie de dire que « ça vaut de l’or », mais le jeu de mots reviendrait à nier la profondeur de la déception vécue par ces athlètes qui ont dédié une part de leur vie à la conquête de cette médaille olympique à laquelle ils pouvaient légitimement prétendre. Bien sûr, ils n’avaient pas caché leurs ambitions. D’ailleurs, leurs résultats sur le circuit mondial montraient que le rêve pouvait devenir réalité. Pourtant, avant ces JO, aucun de ces quatre-là ne s’était risqué à bomber le torse en affirmant ramener la distinction olympique à coup sûr. Les médias, les entourages, les fans s’en sont chargé. C’est là qu’un premier fossé d’incompréhension s’est creusé. Car Pauline Ferrand-Prévot, Victor Koretzky, Loana Lecomte et Jordan Sarrou connaissent leur sport mieux que personne. » confondent obligation de se donner les moyens et certitude de décrocher un résultat. La première appartient aux athlètes, la seconde est une croyance du reste du monde. Nos trois champions du monde et notre vainqueur de coupe du monde sont donc repartis de ces Jeux olympiques le cou vide et le coeur empli d’émotions contrastées. Car, à bien des égards, pour cette équipe de France, les JO ont aussi été une réussite humaine, celle d’un collectif qui s’est soudé comme jamais et d’athlètes qui ont offert à tout un pays la possibilité de vivre ce qu’était le haut niveau dans sa vérité. Sa férocité et sa beauté à la fois. Touchant des valeurs menant au-delà du classement: l’entraide plutôt que la rivalité, la résilience, la détermination, le refus de baisser les bras même quand le rêve de podium s’envole. Quand Jordan Sarrou prend le départ entamé par une lourde chute aux entraînements l’avant-veille et finit 9e.