Du goudron et des plumes
Son châssis incroyablement communicatif à des allures raisonnables fait partie des vertus euphorisantes de la Caterham.
Le fossé culturel entre la France et l’Angleterre apparaît bien plus large encore que la Manche qui les sépare. La rivalité exacerbée depuis un bon millénaire entre ces deux pays à la fois si proches et si éloignés alimente mythes et clichés que chaque camp exagère à l’envi. A notre échelle automobile, la cocardière Alpine A110 Légende GT et la Caterham Super Seven 1600 fidèle à l’Union Jack prendraient presque un malin plaisir à rajouter de l’huile sur le feu, à coups de piques savoureuses. Les formalités douanières du Brexit qui retardent de quelques jours l’arrivée de la petite anglaise sont un excellent prétexte pour entamer les hostilités: « Tu compliques les choses de peur de venir m’affronter sur mes terres? », ose la star des sportives tricolores. La réplique ne tarde pas: « Moi, au moins, je suis une vraie light qui s’en tient à 587 kg mesurés. En affichant 1 145 kg sur la même balance de Mortefontaine, tu t’éloignes de l’esprit initial de la sylphide berlinette originelle. A force de manger des cuisses de grenouille, cela arrive. » La réponse fuse: « La qualité de la gastronomie anglaise et de son boeuf bouilli explique certainement ton régime minceur. Et puis, moi, au moins, je vis avec mon temps. »
