1898: l’express prend forme De la gare de Londres aux sous-bois!
Bielles et pistons, sifflement de la vapeur, à la mi-temps du XIXe siècle, le train express symbolisait la vitesse, la puissance, un modernisme que rien n’arrête… L’image était trop belle! En 1856, James Purdey l’a choisie pour désigner un nouveau concept d’armes et de munitions, poussant des balles légères et creuses à vitesse élevée, élaboré à partir du fusil militaire Brunswick de 1837.
Pour les colons du vaste Empire britannique, c’était la possibilité de troquer les monstrueux fusils « doubles » de calibre 4 et leurs balles sphériques contre des armes plus maniables et tout aussi efficaces. La relative faiblesse de la poudre noire, obligeant à en entasser des quantités, avait fait monter l’alésage des canons jusqu’à ce point de rupture qu’est le calibre 4, qui couchait, parfois, l’animal tiré et, souvent, le tireur lui-même.
Convoi exceptionnel
Avant l’arrivée de la cordite et des calibres Nitro Express, les chasseurs spécialisés (Frederick Selous, George Senderson, Cummings ou Harris) avaient dû adopter ce (calibre 4) à un ou deux canons. Il fallait des porteurs spécialisés pour transporter les 7 à 10 kilos que pesaient les engins, au recul à l’avenant. Ce « 4 » donnait un calibre de 25 mm et tirait le plus souvent une balle de 1 750 grains (113 g), pas très rapide (405 m/s) mais approchant les 9 500 J à la bouche. Le recul (dix fois celui du .30-06 ou d’un de nos douze) était aux limites humainement supportables et le tir… compliqué. Certes, on tirait de près, voire de très près (moins de 50 m), mais il fallait conjuguer les difficultés de l’approche dans le bush, soigneusement épauler et vaincre des détentes hyper-dures, souvent tarées à 5 kg, le recul étant tel qu’il pouvait déclencher les deux coups en même temps. C’est d’ailleurs pour cela que les fusils à canon simple étaient souvent préférés, en vertu de leur poids un peu moindre et de l’emplacement du chien à droite, risquant moins de vous revenir en pleine figure. Il ne fallait pas se louper face à la charge d’un éléphant dont la masse était enveloppée d’un nuage de poussière puis de fumée. Doubler n’allait pas de soi tant on était assommé par le premier coup… C’était autre chose que d’enchaîner avec un 20
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