PLUS DURE FUT L’ASCENSION

C’était à Barcelone, au début de la saison 2016, et Max Verstappen venait d’être appelé au débotté pour remplacer le Russe Daniil Kvyat, éjecté sans ménagement de son baquet Red Bull. Le Néerlandais n’avait que 18 ans, déjà 23 grands prix de F1 au compteur, et affichait une belle assurance, avec cette pointe de morgue qui en disait long sur la confiance qu’il avait en son talent. La conférence de presse d’avant-course, à laquelle les responsables de la communication de la FIA avaient eu l’idée de convier les deux jeunes pilotes, fut un moment mémorable. Une séance de torture pour le pauvre Kvyat et un non‑événement pour l’impétrant batave, qui n’eut aucun mot de compassion pour son voisin russe. Plus que la promotion surprise de Verstappen, c’est la brutale rétrogradation de Kvyat chez Toro Rosso, dont le bilan sportif après 40 départs n’avait rien de honteux, qui fut la plus commentée à l’époque.

Deux jours plus tard, la petite scène cruelle de la conférence de presse barcelonaise relevait de l’anecdote, Max Verstappen ayant remporté le Grand Prix d’Espagne, après avoir opportunément profité du double abandon des Mercedes et résisté à la Ferrari de Kimi Räikkönen. Ce jour-là, il devint le plus jeune vainqueur d’un grand prix, et bien plus que ça encore: les pontes de l’équipe Red