Du village perché de Tighza, la piste dévale vers la verte vallée de l’Ounila et l’emblématique ksar de Aït-Ben-Haddou.
Depuis Marrakech, la RN9 grimpe en lacets vers les crêtes du Haut Atlas, encore couronnées de neige en ce début de printemps. C’est au col de Tizi n’Tichka, à 2260 mètres d’altitude, que débute notre aventure. Pour ce périple cousu main qui va nous mener en une semaine à travers les vallées de l’Ounila et du Draâ jusqu’aux premières dunes du Sahara, nous avons opté pour un moyen de transport pas si commun au Maroc: le VTT électrique, avec des étapes de 30 à 55 km/jour. Son avantage: il permet de passer partout, même sur les pistes les plus rustiques, et grâce à l’assistance électrique, chacun peut doser siècle pour contrôler un réseau de tours de guet sur la piste de Tombouctou, cette citadelle a longtemps prospéré grâce au commerce caravanier. Plafonds en cèdre sculpté, zelliges multicolores, fenêtres à moucharabieh, on prend le temps d’admirer ce palais de pacha aujourd’hui abandonné aux quatre vents, avant de mettre le cap sur notre escale du soir. Cette fois, ça grimpe et on bénit le super pouvoir de la batterie électrique de nos VTT, qui nous propulsent dans un décor du bout du monde. Au village haut perché de Tighza, les maisons de briques crues font littéralement corps avec la roche, habitants aux étages, chèvres et mulets en bas, à l’étable. En plein hiver, le thermomètre peut descendre jusqu’à - 15°. Ici, cohabitent des Berbères et des Herratines, descendants d’esclaves arrivés du Mali il y a un siècle. Ce soir, Idir et sa famille nous accueillent dans leur chaleureuse maison d’hôtes. Murs chaulés, feu dans la cheminée, tapis berbères, le décor est authentique et la terrasse offre une vue imprenable sur la mosaïque des champs, au pied des montagnes. Jamais la soupe harira (à la viande d’agneau et aux pois chiches) n’aura été aussi bonne! Et quelle jolie surprise au réveil, quand on découvre la campagne saupoudrée d’une fine couche de neige…