L’oie de Noël de Robert Bruyère
es souvenirs me font parfois revivre le temps jadis où, étant jeune, je croyais toute la vie étendue devant moi dans une splendeur idéale qui appartient aujourd’hui au passé. En 1973, je suis alors locataire depuis trois ans d’un territoire en Sologne de 360 ha, Voeurs, et d’une vieille maison que j’ai remise en état, située devant un petit étang. Partagé par une route étroite, le domaine, côté nord, est constitué de pâtures et de petits bois et délimité par une Sauldre sinueuse qui a la mauvaise manie de sortir régulièrement de son lit. La partie sud-est est composée de champs cultivés et de prés où viennent nidifier au printemps des vanneaux en quantité ainsi que quelques couples de
