« Bo Whoop » L’étrange disparition du plus célèbre fusil des USA
Ce 1er décembre 1948 est encore une journée grise et fraîche, un temps de chasse en quelque sorte. Deux amis de retour de la passée matinale sont contrôlés par les gardes. La routine ou presque, dans ce coin de l’Arkansas, finalement guère différent de ce qui se passe dans nos plaines de Beauce ou de Sologne. L’un des chasseurs, un petit bonhomme sec et fin, tiré à quatre épingles, n’est pas n’importe qui: Theophilus Nash Buckingham (1880-1971), alors au faîte de sa carrière de journaliste et écrivain. L’avant-guerre encore proche avait été la grande époque des ouvrages et revues « outdoor », où les Jack O’Connor, George Bird Evans, Elmer Keith tenaient les chasseurs en haleine par leurs relations de voyage, dans une proximité avec leurs lecteurs bien plus grande que « nos » Maurice Genevoix ou Paul Vialar, dont l’écriture beaucoup plus littéraire installait une certaine distance. Après eux, Jim Harrison et Jim Fergus ont poursuivi cette nature writing américaine, où les chiens, les armes, la grande nature sont « au bout du fusil», loin des envolées lyriques.
Nash Buckingham était originaire de Memphis (Tennessee), mais on retrouvait un parler à la Mark Twain et des expressions vernaculaires du Bayou dans ses articles pour et . Les meilleurs allaient devenir des livres, une dizaine en tout, dont le plus connu (non traduit (« Gentleman tireur et autres contes »).
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