ÉDITO
CINQ FRUITS ET LÉGUMES…
Dès le 1 mars prochain, les publicités automobiles devront comporter l’une des mentions suivantes : , ou . Bon sang, mais c’est bien sûr! Alors que le prix du litre, qui a profondément modifié nos habitudes alimentaires et relégué la malbouffe au rang de vestige du XX siècle. Comment ? On me dit dans l’oreillette que ce n’est pas tout à fait le cas? Plus sérieusement, cette nouvelle obligation légale interroge. Quel est le but réel de ces mentions infantilisantes? Gesticulation politique? Gages supplémentaires donnés aux écolos les plus farouchement opposés à l’automobile? Au moins, cela ne coûte pas grand-chose, ni à l’État, ni aux constructeurs, ni aux clients. En revanche, si les effets réels sur l’empreinte carbone de notre pays seront très délicats à observer, ces mentions instaurent pour la première fois un jugement moral officiel sur l’usage de l’automobile. Le sujet n’est plus de savoir quels moyens on va mettre en œuvre pour en limiter les émissions polluantes. Mais d’écrire, de manière à peine détournée : la voiture, c’est mal! Si vous ne pouvez pas vous en passer, bon, admettons. Mais sinon, faites du vélo, marchez à pied ou prenez le métro! Cette nouvelle mention instaure donc de fait l’idée que, dans notre pays, l’automobile est officiellement devenue une nuisance. Nuisance nécessaire parfois, mais nuisance tout de même. Le plaisir de l’automobile devient honteux. Il va devoir être justifié, en dépit des efforts considérables accomplis pour en limiter l’impact environnemental. Mais après tout, dans un souci d’équité, verrons-nous peut-être bientôt les publicités pour les agences de voyages assorties de la mention : …
