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Suppo après Brivio

l y a encore quelques semaines, lors des derniers tests organisés en Indonésie, une partie du garage Suzuki se désolait d’avoir à préparer un nouveau championnat sans gouvernail. , entendait-on du côté des troupes de Shinichi Sahara. En décidant, en janvier 2021, de quitter Suzuki et le MotoGP pour rejoindre la F1 et l’écurie Alpine, Davide Brivio a mis à mal la structure qu’il avait montée de toutes pièces et conduite au succès avec le titre de champion du monde obtenu par Joan Mir en Alex Rins a lui aussi confié que Davide Brivio lui avait manqué. Peut-être que la présence du team manager italien lui aurait permis d’éviter les trop nombreuses erreurs qui ont émaillé sa saison. De la même manière, s’il ne s’était pas rajouté une telle charge de travail, Shinichi Sahara aurait certainement accéléré le développement de la moto et notamment ce qui a longtemps fait défaut aux pilotes Suzuki. Une chose est sûre, le constructeur ne pouvait pas boucler une deuxième saison de suite sans figure de proue. Longtemps, le patron du service course a cru au retour de Brivio. chez Alpine, ne se sentant guère utile, ce dernier n’avait-il pas laissé entendre à ses anciens employeurs qu’il pourrait revenir? Novembre est passé, décembre aussi. Puis est arrivée la nouvelle année sans que Brivio ne se décide à quitter la F1. Sahara n’avait plus d’autre choix que d’oublier son ancien team manager pour en trouver un nouveau. Et, bien sûr, le nom de Livio Suppo est vite arrivé sur la table. à 57 ans, le Turinois possède un pedigree dont peu de ses collègues peuvent se targuer. Débarqué en Grands Prix dans les années 90 avec Honda, Benetton et Marco Melandri, Livio Suppo a vraiment commencé à faire parler de lui au début de l’aventure Ducati en MotoGP. En prenant le risque d’engager le constructeur italien avec Bridgestone pour se démarquer des usines japonaises, puis en recrutant Casey Stoner, le team manager italien a permis à la marque de Borgo Panigale de décrocher, en 2007, ce qui reste à ce jour son seul et unique titre de champion du monde. Deux ans plus tard, Suppo quittait Ducati pour s’engager avec Honda. Aux côtés de Shuhei Nakamoto, l’Italien a encore fait la preuve de sa maîtrise à la tête d’un ambitieux projet MotoGP. Profitant de ses bonnes relations avec Casey Stoner, il a poussé l’Australien à quitter Ducati pour signer avec le HRC. Dans la foulée, ce dernier a décroché son deuxième titre de champion du monde et permis à Honda de renouer avec un succès qui leur échappait depuis 2006 et le sacre de Nicky Hayden. C’est également Livio Suppo qui a permis à Marc Marquez de débuter en MotoGP en intégrant directement l’équipe Honda officielle. Malheureusement, la carrière de Suppo au HRC s’est achevée sur une mauvaise note lorsque Shuhei Nakamoto a pris sa retraite et que Tetsuhiro Kuwata, son remplaçant, a décidé de placer Alberto Puig à la tête de l’équipe Honda Repsol. Poussé dehors, Livio s’est ensuite consacré au développement de TOK, une marque de VTT électriques pour laquelle Ducati possède aujourd’hui une licence. Précédé d’une réputation de patron intransigeant qui fait de lui l’opposé de Davide Brivio, l’Italien sait qu’il va devoir se faire accepter. Il dit d’ailleurs qu’il est préférable d’arriver après une année de jachère: Pour prendre ses marques, Suppo compte sur Sahara qu’il connaît de longue date. , se souvient-il. Mais aussi sur Manuel Cazeaux, le chef mécanicien argentin d’Alex Rins qui travaillait avec lui chez Ducati. En attendant de se plonger dans les dossiers, comme celui des contrats pilotes ou celui d’une possible équipe indépendante Suzuki, l’intéressé savoure son retour aux affaires. Que demander de plus, sinon un nouveau titre de champion du monde?

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