L’art du compromis
e compromis prendrait pour certains les accents d’un aveu de faiblesse, sorte de décision mièvre de ceux qui ne savent pas trancher, la marque des individus manquant d’ambition, qui ne s’élèveront pas. Ou pas bien haut. Le compromis serait l’épée en carton du chevalier blanc qui l’immense majorité) est affaire de compromis. Et il n’est pas à en rougir ou à le regretter, car il est plein de vertus, d’efficacité, on s’en nourrit et on grandit avec. Dans la matière qui nous intéresse, quelques exemples ? Pour commencer, le choix de nos motos, avec des trails qui ont le vent en poupe et qui offrent un maximum de polyvalence (un synonyme de compromis celui-là), les GT aussi et pourquoi pas, cette Honda NT 1100, une routière « + + » capable de voyager loin dans un bon confort et pour un prix contenu. Le roadster aussi, genre sportif moins engagé que celui d’une vraie hypersport, offrant des performances de haute volée pour les plus radicaux du catalogue ou plus de polyvalence pour d’autres… Là encore, rien de manichéen. Nos envies, nos besoins, nos moyens, mais également notre appétence au risque ou à la prudence, et tout simplement notre singularité, tout cela guide nos choix, choix qui sont faits de compromis. Comme ceux des services course des constructeurs engagés en MotoGP, eux qui savent trop bien qu’ils ne pourront pas avoir à la fois la moto la plus puissante, la plus maniable, la plus stable, la plus « plus », mais qu’ils devront viser le meilleur équilibre possible pour en faire, à l’instant T (instant qu’ils chercheront à répéter le plus souvent possible), la moto la plus performante. pour des pilotes obligés de se remettre en permanence en question pour constituer le binôme idéal homme/machine. Un compromis touché du doigt, ou disons même, empoigné à pleines mains lors du récent MotoGP du Portugal par un Fabio Quartararo impérial. À la peine sur certains tracés, éblouissant sur d’autres, Fabio et sa Yamaha devront faire ainsi tout au long de la saison, tout comme Johann Zarco et sa Ducati d’ailleurs, splendides seconds en Algarve, cherchant à maximiser leurs performances quand les conditions leur seront moins favorables. Parce que le compromis tend aussi vers l’excellence, n’en déplaise à l’ami Vivant, notre talentueux dessinateur…
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