Journaliste à la rubrique auto de L’Equipe de 1960 à 1996, à Sport Auto de 1973 à 1980 et à TF1 de 1993 à 1996.
Les quelque 300 000 spectateurs réunis autour du fameux « Brickyard » guettent avec espoir sa Lola-Ford. Alors âgé de 53 ans, Mario est un vétéran de la course la plus célèbre des Etats-Unis. Il y a débuté vingt-sept ans plus tôt, en 1966, y triomphant trois ans plus tard. Parmi les grands noms ayant marqué l’histoire de cette épreuve, il reste l’un des rares à persévérer. Rick Mears (42 ans) et A. J. Foyt (58 ans), départ, Mario jouit de la faveur des spectateurs. L’affaire semble néanmoins loin d’être facile. Notamment à cause d’Arie Luyendyk, un Néerlandais âgé de 40 ans, qui a brillé à Indy dès ses débuts, en 1985, quand il a été élu « Rookie of the Year » (débutant de l’année), titre qu’il a honoré cinq ans plus tard en triomphant de tous les Américains. Luyendyk va prendre le départ en pole position après avoir bouclé ses quatre tours de qualification à 360 km/h de moyenne ! Autre adversaire redouté d’Andretti : le Brésilien Emerson Fittipaldi, ancien champion du monde de F1 (1972 et 1974), exilé avec succès aux Etats-Unis depuis 1981. Aux yeux du public, le favori figure parmi le trio Andretti, Luyendyk et Fittipaldi. Sont pourtant présents d’autres valeureux sprinters, tel Nigel Mansell. Durant des années, le Britannique a tenu le haut du pavé en F1, décrochant le titre de champion du monde la saison précédente, en 1992. Il est apprécié en Europe pour sa farouche combativité, mais son titre mondial (9 victoires en 16 grands prix) ne bouleverse pas l’attention du public américain, bien qu’il ait triomphé à Surfers Paradise en ouverture de saison. Il est alors tout juste considéré comme un faire-valoir d’Andretti, dont il est l’équipier au sein du team Newman-Haas.