LA FOLIE DES HAUTEURS

ne chose est sûre, on ne va pas en Bolivie par hasard. Depuis la France, le vol est long, agrémenté d’au moins une étape quelque part en Amériquedu-Sud. Pour couronner le tout, l’aéroport international de La Paz est situé à 4 000 mètres, ce qui en fait le plus haut du monde. Cela pose un challenge aux avions de ligne qui ne peuvent s’y poser que de nuit pour compenser les effets de l’altitude. Autant dire qu’après avoir passé la frontière à trois heures du matin, les voyageurs ne pensent qu’à une chose, s’écrouler sur leur lit d’hôtel et ne plus bouger. Au réveil en revanche, tout cela est oublié. Une simple balade sur une des lignes de téléphérique qui sillonnent la ville est un enchantement qui justifie à lui seul le déplacement. Les bâtiments en brique rouge pigmentent les flancs des montagnes alentour et les cabines survolent des marchés qui s’étalent sur des kilomètres. Le spectacle laisse sans voix, mais on est aussi venu pour faire de la moto, alors on se retient d’explorer plus avant cette ville étonnante pour nos yeux d’Européens où les femmes en costume traditionnel dirigent le business et où l’économie est en plein boom… Maurice Manço, le guide et organisateur du tour, a pas mal roulé sa bosse et possède de l’expérience dans de nombreux domaines. Ce Parisien d’origine turque et bolivienne, né en Belgique, a été prof et pilote de ligne. Il est aujourd’hui en charge de la maintenance d’hélicoptères. Mais ses vraies passions, ce sont la Bolivie et la moto. Et plus particulièrement ses Suzuki DR650 qu’il bichonne avec un soin maniaque. Toujours vendus aux États-Unis et au Canada, ces trails indestructibles ont encore la cote outre-Atlantique et représentent un bon volume