Àla belle saison comme plus tard si vous y chassez la bécasse, l’Irlande vous séduira de la même manière. D’abord pour son étrange atmosphère, pour la force de ses lieux aux ciels immenses, pour la grandiose solitude de ses espaces sauvages sans oublier la chaude fraternité de ses pubs où l’on chante en chœur en buvant au 15 septembre. Notez que l’Irlande est le pays qui accueille les plus fortes populations mondiales de ce petit cervidé originaire d’Extrême-Orient. Passionnante, sa chasse à l’approche au brame est bizarrement boudée par les Français qui, paradoxalement, adorent l’Irlande, leur destination préférée pour y chasser la bécasse. Mais malgré des tarifs plus qu’avantageux, la chasse de ce gibier si prisé des chasseurs scandinaves, allemands ou d’Europe centrale ne séduit pas chez nous. Et c’est bien dommage, car c’est oublier le grand intérêt d’une quête à l’approche que nous considérons comme plus difficile que celle du brocard, ce gibier extrêmement méfiant étant doté d’une vue de lynx et d’un nez de parfumeur. D’un poids qui n’excède guère une cinquantaine de kilos, le mâle porte un trophée harmonieux mais réduit, comportant huit cors maximum. Plus petits et plus simples que ceux du cerf élaphe, les bois mesurent 50 à 60 cm avec un écartement de 40 à 50 cm entre les pointes. La tige, ou merrain, aplatie et faiblement perlée, ne porte pas de surandouiller, à l’exception des hybrides sika-élaphe. Les bois tombent à la fin de l’hiver (fin mars) et la tête n’est reconstituée que trois à quatre mois plus tard. Le pelage brun-roussâtre plus ou moins tacheté de points blancs disposés en lignes longitudinales l’été apparaît très sombre au loin. Il devient uniformément gris-brun l’hiver, sauf le toupet orangé au sommet du crâne. Cet habitant des grandes sapinières ne se livre guère au regard, à découvert, qu’aux heures crépusculaires. Aux premières heures du jour, on le cherche plutôt en montagne, où il pâture dans la lande… jamais très loin des lisières. Le soir, on le guette à l’affût près d’une place de brame, souvent située dans une clairière au cœur d’une profonde sapinière. Pour espérer tromper sa vigilance, il faut redoubler de prudence. La tenue camo est de rigueur et le visage doit être masqué par une voilette. Vous pouvez combiner votre séjour voué à cette chasse crépusculaire avec bien d’autres activités ludiques comme la pêche à pied (les côtes irlandaises grouillent de coquillages et crustacés) ou encore celle des bars, lieux, truites, saumons et truites de mer à la ligne. Sans oublier la cueillette des champignons (cèpes, girolles), très abondants à cette époque. La chasse se déroule dans les montagnes du Kerry, l’un des plus ravissants comtés d’Irlande, situé dans le Sud, où les territoires sont amodiés par John Mangan, bien connu des bécassiers français. Les résultats sont garantis pour une somme modique, la taxe d’abattage se situant autour de 400-500 €!
