vec ses lignes provocantes, la Countach Quattrovalvole rouge qui trône au milieu du second niveau du musée Lamborghini ne passe pas inaperçue. Quand on arbore un nom qui symbolise sans doute celui de la plus outrancière des Lamborghini de l’histoire, c’est dans la logique des choses. Dieu sait pourtant si elle semble gracile à côté de son héritière blanche, installée à quelques mètres d’elle. En se réappropriant ce fameux juron piémontais, cette vision moderne du concept apparu au Salon de Genève 1971 aurait pu se permettre les pires excentricités stylistiques. A tort, puisque le coup de crayon du designer maison Mitja Borkert paraît bien plus sage comparé à celui des autres modèles de la production actuelle. Certains gimmicks comme les feux arrière en trapèze, les aérations du moteur ou les prises d’air à lamelles dans le prolongement des vitres évoquent le passé, sans verser dans un effet néo-rétro stérile. Ses énormes prises d’air latérales, indisponibles sur le modèle originel et pourtant indispensables pour aérer l’immense V12, impressionnent davantage, mais c’est surtout la différence de taille par rapport, elle en propose ainsi un peu plus que les 800 suggérés par son nom. C’est très généreux, certes, mais largement insuffisant pour justifier un tarif six fois supérieur au modèle dont il est dérivé. L’appellation « Countach » mérite à elle seule une petite rallonge, oui, mais la ficelle est tout de même bien trop grosse pour un recyclage.
