’est à l’âge de 30 ans que Carl Zeiss créa son entreprise le 17 novembre 1846, au numéro 7 de la Neugasse à Jena (Iéna en français), petite bourgade située en plein cœur de l’Allemagne et qui devint par la suite centre névralgique de l’excellence optique mondiale. Dans un premier temps, son travail était consacré à la production d’instruments scientifiques et de télescopes, mais dès 1847, sur les conseils de son professeur de botanique à l’université et grâce au succès commercial rencontré, il se focalisa sur la fabrication de microscopes. Durant dix ans, les productions de l’atelier Zeiss se firent une solide réputation dans les milieux universitaires et de la santé bien au-delà des frontières du pays, mais Carl ne pouvait se satisfaire de la qualité d’instruments qu’il était certain de pouvoir améliorer moyennant l’implication d’un certain Ernst Abbe. Ce dernier, mathématicien de profession, fut l’homme qui inventa en 1865 la formule mathématique appliquée à la conception d’un système optique. Très vite, le Reich pour équiper ses armées, avec une fois encore une défaite qui, cette fois-ci, eut des conséquences dramatiques pour Zeiss dont les ateliers avaient utilisé jusqu’à 8000 prisonniers de guerre durant le conflit. Américains et Russes se partagèrent l’entreprise et ses employés, c’est-à-dire sa matière grise, et à compter de juin 1948 la Fondation Zeiss concentra ses activités sur des thématiques sociales et culturelles. Durant toute la guerre froide, Zeiss a poursuivi ses activités mais désormais sous deux entités situées l’une à Jena, dans ce qui était l’Allemagne de l’Est, et l’autre à Oberkochen, en Allemagne de l’Ouest, où se trouve aujourd’hui encore le siège social de l’entreprise. En peu de temps, les deux sites de production furent concurrents sur le marché mondial, et ce n’est qu’en 1971 que les deux parties trouvèrent un accord de bon fonctionnement qui mit fin en théorie aux tensions commerciales existantes. En théorie certes, mais dans les faits Zeiss et les employés des deux entités furent en permanence ballottés entre espoir et désespoir, et ce, jusqu’en 1995, l’année où enfin Carl Zeiss Group fut le seul et unique fanion sous lequel l’ensemble des employés furent à nouveau réunis pour construire un avenir plus serein et affronter les défis d’un monde nouveau. Dans son allocution lors du 150 anniversaire de la marque, le chancelier Helmut Kohl résuma en quelques mots ce qui caractérisait Zeiss à cette époque: « Carl Zeiss est le reflet des problèmes mais également des opportunités inhérents à la réunification de l’Allemagne. » Il avait raison car, malgré les tensions internes, des ingénieurs Zeiss ont poursuivi leurs travaux et l’après-guerre fut une période faste en matière d’inventions. Ce fut tout d’abord la conception de jumelles plus compactes et plus légères, puis le traitement plus de contraste et une meilleure résolution à l’image et, enfin, en 1990, les premières jumelles à stabilisation mécanique de l’image, fit au moment de basculer dans le deuxième millénaire. Une situation financière assainie soutenant l’inventivité et générant encore des nouveautés dans le domaine du sport optics. Retenons en 2001 les longues-vues à oculaire interchangeable, en 2004 les pre fluorés pour une image toujours plus nette et le traitement externe hydrophobe LotuTec, la suppression des franges colorées, en 2006 la longue-vue PhotoScope disposant d’un et programme balistique intégrés, en 2010 appareil photo à capteur de 7 Mo permettant d’observer et de photographier simultanément, une série de nouveautés mondiales à mettre au crédit de Zeiss.
