ouché bien tardivement après une soirée d’enfer passée à jouer au poker chez Jacques Dessange, je suis parti en retard de chez moi. Malgré cela, ma voiture lancée sur l’autoroute, je m’évertue héroïquement à respecter la limitation de vitesse, sachant pertinemment que je ne serai pas à l’heure à notre rendez-vous de 9 h. J’ai prévu de chasser à la billebaude ce matin sur les bordures du territoire de Faverolles dont je suis le locataire depuis trois ans, en compagnie de mes copains originaires du Midi, Pierre Candelo et Marc Rebuffel, ces deux professionnels du tir aux pigeons. Comme je le fais traditionnellement, j’invite chaque annéeces deux « phénomènes» à venir passer quelques jours en Sologne, pour y chasser quelques coqs faisans, et des gibiers divers tels que grives, ramiers, bécasses et lapins. Tout en conduisant, je ne peux m’empêcher de sourire en pensant à eux, car maintenant que je, qui habitent Antibes, n’ont d’autre possibilité que de chasser les oiseaux migrateurs qui traversent l’arrière-pays, comme grives, palombes et bécasses, ces dernières étant réservées aux puristes dont ils ne font pas partie. Heureusement, ce sont des tireurs d’exception, absolument pas dangereux avec un fusil entre leurs mains, sauf pour le gibier. Alors, me direz-vous, quel est le problème? Eh bien, je vais vous l’expliquer. En action de chasse, même s’ils sont bien encadrés, arrive obligatoirement un moment où c’est plus fort qu’eux. À peine le gibier entrevu, ils tirent, sans laisser la moindre chance au faisan ou au perdreau qui décolle devant eux. Les oiseaux, foudroyés, ne parviennent jamais à prendre leur envol. Je vous assure qu’ils tirent vite et bien, mes compères, et encore plus lorsqu’ils se trouvent l’un à côté de l’autre, car là, c’est à celui qui sera le plus rapide.
Les Méridionaux
Oct 19, 2022
5 minutes
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