Avec ses cheveux grisonnants, sa frêle silhouette, son grand sourire et sa voix haut perchée, Édith a l’air d’une adorable mamie qui vient chercher ses petits-enfants à l’école. Mais quand elle se rend à une réunion de chantier devant la mairie, tous ces hommes casqués qui font deux fois sa taille l’écoutent respectueusement quand elle leur demande, toujours avec le sourire, de ne pas couper la circulation trop longtemps et d’éviter les rejets dans le petit Morin, la jolie rivière qui traverse le village.
AMÉLIORER LA VIE DES HABITANTS
C’est tout M le maire : son autorité naturelle passe d’autant mieux qu’elle connaît parfaitement son sujet. Elle explique : « Pour bien gérer une commune, il faut y consacrer beaucoup de temps, étudier à fond les dossiers, recevoir et écouter tout le monde. Il faut s’entourer d’un conseil municipal compétent, dévoué à l’intérêt collectif. D’ailleurs la devise de notre liste est : “Indépendance, dynamisme et proximité” ! » Avant de détailler ses réalisations et ses projets, un mot sur son parcours, qui explique sa fibre sociale. Après avoir enseigné deux ans en Algérie, Édith a créé en France une structure d’accueil et de formation pour aider les jeunes en difficulté, et elle y a travaillé jusqu’à sa retraite, en 2008. Elle a alors intégré le conseil municipal pour mettre son énergie au service des autres. « Ce qui m’a plu, c’était de mener à bien des projets qui améliorent la vie des habitants. » En 2014, sa liste gagne les élections, et elle devient à 66 ans, poussée par ses colistiers, maire de sa commune ! Immédiatement, elle s’est attaquée à un dossier épineux : deux ans auparavant, une filiale d’EDF avait fait enfouir en toute discrétion dans la commune 31 000 t de résidus industriels, certains très polluants.