SVHS : Vous êtes tous deux experts des insectes, mais avec des spécialités différentes… En quoi consistent vos travaux respectifs ?
Henri-Pierre Aberlenc : Je suis entomologiste taxonomiste et naturaliste de terrain. La taxonomie vise à décrire et à nommer la diversité du vivant, en l’organisant en catégories hiérarchisées ou taxa (pluriel de taxon) : embranchements, classes, ordres, familles, genres, espèces, etc. Donc j’identifie et parfois je décris des insectes… Une entreprise scientifique loin d’être terminée ! On estime qu’un tiers des espèces françaises et au moins les trois quarts de celles vivant dans le monde restent à découvrir. Mais les entomologistes taxonomistes ne sont pas assez nombreux. Après quarante ans en tant que professionnel, je continue, depuis mon départ à la retraite en 2021, à participer à cette tâche, en tant qu’amateur, dans mon laboratoire personnel installé chez moi.
Ma spécialité est la paléoentomologie. Cette branche a pour but d’étudier les insectes anciens. En pratique, mon travail consiste à analyser la structure morphologique des fossiles d’insectes et leur environnement, et à les dater. Cela pour tenter de