SILENCE ÇA POUSSE
e passage d’une sportive à l’électrique est rarement une fête, mais chez certains constructeurs, c’est carrément un crève-cœur. Avant que la M4 soit touchée par cette malédiction, c’est sa petite sœur de la M440i s’appelle i4 M50 et elle ne fait pas de bruit, malheureusement, sachant qu’on parle du feulement du 6 cylindres en ligne. Plutôt que le chant, la i4 a choisi le sprint. Et elle excelle effectivement dans l’exercice: 4 roues motrices grâce à ses 2 moteurs, 544 ch et 81 mkg, de quoi envoyer 2 272 kg (vérifiés) à 100 km/h en 3”7. C’est mieux qu’une M4. Sauf que cette dernière sera capable de réitérer l’effort jusqu’à ce que son réservoir soit vide, alors que l’électrique sera (trop) rapidement bridée par la surchauffe de ses batteries. Sans parler de l’autonomie qui s’évapore. Au chapitre comportement, la i4 M50 peine à se racheter. Le poids met à mal la bonne volonté des suspensions à contenir les mouvements de caisse. À un rythme soutenu, cela devient vite brouillon. Consistante en mode Sport, la direction n’est pas très généreuse en remontée d’informations alors que le train avant marque une certaine paresse à l’inscription en courbe. La gestion de la répartition du couple entre les moteurs manque aussi de constance, à tel point que le conducteur en vient à douter au moment de remettre les watts. Pour atténuer ces défauts, il sera bon de cocher l’option pneus Performance pour troquer les Hankook Ventus S1 evo3 contre des Pirelli P Zero. Mais cela n’allégera pas cette berline faite avant tout pour la balade.
