Jean-Jacques Annaud
« JE ME SENS EN FAMILLE »
Cannes, c’est quoi pour vous ?
Au sortir de la Femis (qui s’appelait alors l’IDHEC), j’ai collaboré à un court métrage pour la ville ; j’ai été proche de Gilles Jacob, président du Festival jusqu’en 2014, dont le fiston a fait partie de mes assistants sur Le Nom de la rose (1986) ; Iris Knobloch, qui est à sa place aujourd’hui et l’ancienne patronne de Warner Bros, est une camarade, comme Pierre Lescure et Thierry Frémaux, avaleur gourmand de tous les genres de films, drôle, pointu et ami respecté. Je me sens donc en famille à Cannes ! Pourtant depuis La Guerre du feu (1981), j’ai toujours esquivé les invitations à présenter mon travail sur la Croisette. Je préfère le vrai public, qui vient pour aimer les films, comme au Festival Lumière de Lyon, plutôt que celui de la Croisette peuplé de jaloux qui se traînent au Palais dans l’espérance de détester le cinéma qu’on leur offre.
Votre meilleur souvenir ?
1963. Quelques élèves de l’école Louis-Lumière avaient été invités par le Festival, dont moi. Nous y croisions Alfred Hitchcock, Burt Lancaster, Claudia Cardinale, Federico Fellini. Nous créchions chez la tante d’un copain dans des piaules au milieu d’un jardin qui embaumait le jasmin. Rebelote l’année suivante.
Le pire moment ?
2007. Je devais traverser une meute compacte de
