Ferrari/Toyota : qu’est-ce qui a fait la différence ?
’ Tout au long de l’épreuve ponctuée par quarante changements de leader, les écarts entre les deux premiers n’ont que rarement dépassé les vingt secondes, et seules quatorze secondes séparent les deux premiers à l’arrivée. Dans un tel contexte, le destin aurait pu tout autant sourire à Toyota. Difficile de déterminer le moment décisif qui a fait basculer le résultat final à l’avantage du cheval cabré. Les deux clans ont connu leur lot de péripéties. En fin de compte, Toyota a cumulé un certain nombre d’erreurs sur l’ensemble de la semaine. En qualifications, Kamui Kobayashi est sorti de piste et a provoqué un drapeau rouge, ce qui lui a valu l’annulation de tous les chronos de la n 7. Cela a également ruiné l’effort d’Hartley sur la n 8, alors lancée dans un tour rapide. Bilan : pas de Toyota en Hyperpole et un départ depuis les 11 et 23 positions ! Pas vraiment idéal dans une course aussi serrée. Néanmoins, les Toyota ont réalisé une course solide. Ce sont d’ailleurs elles qui ont couvert le plus de tours en tête (116 pour la n 8 et 77 pour la n 7 contre 65 seulement pour la Ferrari gagnante). La Toyota n 8 – alors en deuxième position – voyait ses espoirs de victoire s’envoler à deux heures de l’arrivée lorsqu’Alessandro Pier Guidi (Ferrari n 51) l’a percutée, envoyant Brendon Hartley en tête-à-queue. Une action qui a fait perdre une quarantaine de secondes à l’Hypercar japonaise qui terminera finalement cinquième. Pour cette vigoureuse passe d’armes, la n 51 a reçu une sanction qui laisse songeur : seulement cinq secondes de pénalité ajoutées à un arrêt de routine. Dès lors, les espoirs de Toyota reposaient sur la n 7 qui avait connu deux problèmes de perte de puissance dans la matinée. José María López (qui remplaçait au pied levé Mike Conway, blessé à vélo dix jours avant la course) a tout donné pour essayer de remonter sur la Ferrari n 50 de tête. A une heure de l’arrivée, il part en tête-à-queue au Dunlop et redémarre. Dans le même temps, la Ferrari n 50, pilotée par l’épatant Nicklas Nielsen, gérait sa course au cordeau et franchissait la ligne d’arrivée en vainqueur avec seulement 2 % d’énergie encore disponible. Le trio Antonio Fuoco-Miguel Molina-Nicklas Nielsen aura finalement connu une course assez fluide, l’équipe Ferrari ayant très bien maîtrisé les épisodes de pluie, à l’inverse de celle d’Imola où elle avait sombré sous les gouttes. Seule vraie alerte pour la n 50 : une portière baladeuse à deux heures de l’arrivée. La direction de course ayant mis six tours à passer le drapeau noir et orange obligeant à un arrêt, Ferrari a pu procéder à la réparation sans trop se décaler par rapport à ses séquences de ravitaillement.