Je me doutais que l’autonomie allait être un enjeu de taille mais j’avoue, lorsque l’invitation tomba, que celle-ci m’intrigua.
« Participez à la première course d’endurance au Castellet en voitures électriques. » Je hais ces dernières, mais puisque l’Etat a décidé qu’elles étaient bonnes pour la planète, je dois m’y habituer. Autant que ce soit par le biais d’une compétition, sur l’un des tracés les plus singuliers du sport auto, Le Castellet. Mais le ciel s’est vite obscurci, au propre comme au figuré.. C’est nul. Pourquoi nous être retrouvés en queue de peloton ? Par manque de talent, à coup sûr. Par erreur de stratégie, probablement. Mais surtout par incompréhension. Pour la faire courte, nous sommes quatre à nous relayer sur la voiture n 1 (merci, Audi, pour cette pression supplémentaire). Chacun de nous assure des relais de dix à douze minutes, sachant que le règlement impose que chaque pilote ait au moins trente-cinq minutes de roulage sur la totalité des trois heures. Notre vitesse moyenne doit osciller autour de 90 km/h. C’est peu, mais comme notre plan d’attaque stipule qu’il nous faut nous contenter d’un ridicule 130 km/h en vitesse de pointe dans la ligne droite du Mistral, cette moyenne n’est pas si simple à tenir. Line, notre coach, nous l’affirme : « La meilleure méthode pour réaliser un bon chrono est d’accélérer rapidement (avec pas plus de 75 % de pression à la pédale), de se stabiliser, puis d’entrer dans le virage, en léchant les freins très en amont afin de récupérer de l’énergie cinétique, avec suffisamment de vitesse, et de maintenir cette décélération jusqu’au point de sortie. » Audi nous demande de faire la course en n’adoptant surtout pas un rythme de course. Aller moyennement lentement (ou vite) en laissant l’auto perdre de sa célérité sur ses pneus et en sortant des virages avec une pression tempérée (et très ponctuelle) du pied droit. Il y a trop d’infos pour moi ! Je suis le dernier à prendre le volant. Sur le tableau récapitulatif de Line est indiqué que pour cet ultime relais, le seuil de batterie doit être de 7 % afin que, avec toutes les précautions évoquées juste avant, notre RS e-tron GT aux couleurs de la voiture de Walter Röhrl franchisse la ligne d’arrivée sans encombre. Il reste 8 % dans les piles. Tout va bien se passer. Ou pas.
